Ich hab' 'ne Mizion [PV Matthew]

"Wie Automatisch renn ich durch alle Strassen"

Lorelei courait dans le Nord de l'île à perde haleine. Le Nord, hein. Une Néanteuse. Pas si étrange que ça. Les Passeurs aussi venaient dans le Sud, parfois. Parcequ'ils avaient une mission à accomplir. Ce qui était le cas de Lorelei. Aujourd'hui, elle devait aller transmettre un message à Strify, le chef des Passeurs et, au passage, voir s'il n'y avait pas quelques trucs à chourer aux Passeurs. Mais l'objectif premier, elle ne l'oubliait pas. C'était le bizarreux, et cela comptait plus que tout. Elle ne risquait pas de passer à coté, elle était motivée. Elle ne devait pas le blesser ou quoi, du moins, pas physiquement. Mais elle n'allait pas le rater. Il saurait ce qu'elle pensait de lui, en même temps que ce que les Néanteurs étaient prêts à faire pour protéger leur Luka. Leur "future Maman de glace qui griffe et qui mord" nationale. Elle connaissait les sentiments de la jeune femme pour l'ex-chanteur. Mais elle ne le laisserait pas faire. Pour sa part, elle ne l'estimait ni capable d'aimer, ni d'élever un enfant. Les deux allaient ensemble. On élève pas un enfant sans amour. Et, selon elle, tout du moins, il n'y avait pas d'amour sur le long terme sans désir d'enfant.
Elle vit soudain une petite silhouette marchant dans les rues sombres. Elle s'arrêta; s'accrochant à un poteau électrique de fortune qu'ils -Les Style is Wariens- avaient installé en arrivant ici.
Elle regarda qui donc se trouvait devant elle tout en tentant de reprendre sa respiration. C'était un jeune garçon, qui devait avoit douze ou treize ans en apparence. Matthew Capp. L'esclave de Strify. Elle soupira de soulagement et lui fit signe d'approcher.

-Viens, viens...Je ne vais pas te faire de mal. Tu es le...Le petit esclave de Strify, hein ?

Elle le regarda intensément dans ses petits yeux bleus, soumis et malheureux, rêvant d'une autre vie, une vie de liberté. Elle secoua la tête en soupirant. Un esclave. Quel bouffon. Bien une idée de Passeur ça. Elle serra tant sa prise que ses jointures blanchirent.

-Où est-il ce bouffon d'enculé de guignol...Grommela-t-elle pour elle même.

Elle accumulait cette rage contre Strify depuis le jour où elle avait retrouvé son amie Luka en sang, à jamais traumatisée, et, elle ne le savait pas encore, portant un petit être en elle. Non, elle ne se vengerait jamais sur le petit, elle compatissait à ses malheurs, mais au moins, il pourrait lui indiquer où il se trouvait. Elle ébauche un sourire engageant. Elle savait qu'il ne lui ferait pas de mal...Il n'avait rien demandé, lui. D'après ce qu'on racontait, Strify ne lui avait pas laissé le choix. Peut-être que s'il ne s'était pas trouvé sur son chemin, il serait des siens en ce moment même...Ou des Neutres. Elle respectait beaucoup les Neutres, elle comprenait qu'on ne veuille pas s'impliquer dans cette guerre, ou faire la paix.

La douleur est un fruit

Dieux ne le fait pas croître

Sur la branche trop faible

Encore pour le porter.

Mais ce n'est pas vrai pour lui. La douleur il connait aussi bien que tous les Styliswarien. C'est un gosse pourtant. Il traîne des pieds et des casserolles, il ne va pas à l'école. & c'est un gamin pourtant. Les rues de Style is War se pliaient sous le vent du Nord et la poussière volait. Mais Matthew s'en fichait éperduement. Il ne craignait que Strify.

C'est tout & pourtant déja beaucoup. La situation dans laquelle il se trouvait le faisait presque vomir de honte. Comment un être humain pouvait de nos jours réduire un autre être humain à la servitude, à l'était de bête? Matthew se le demandait sérieusement. La vie était trop dure, il ne fallait pas en rajouter. Mais c'était maintenant trop tard. Soudain il entendit un bruit. La personne qui s'approchait, il la connaissait de loin. C'était Lorelei, l'assistante-chef. Une amie de Luka, sa soeur de coeur. Le jeune garçon l'aimait bien mais ne la connaissait guère plus. Elle lui fit signe d'approcher.

-Viens, viens...Je ne vais pas te faire de mal. Tu es le...Le petit esclave de Strify, hein ?

Le petit esclave se Strify. Une lueur de haine traversa ses yeux bleus. Il le haïssait. & elle, elle n'avait pas trouver mieux que de lui balancer à la gueule son rang.

-J'ai pas choisis...

Il se tut. Elle grommela se demandant avec des mots bien à elle où il était... Merde il allait sûrement devoir l'accompagner...

-J'ai pas envie de le savoir où il est, je veux être le plus loin possible!

Il n'avait pas choisi. Lorelei savait. Elle hocha la tête. Elle s'approcha, comme l'enfant n'avait l'air décidé à le faire, et le regarda dans ses yeux bleus, puis lui dit doucement, d'une voix qui coulait doucement, comme de l'eau de roche :

-Je sais. Je comprends. Mais tu es sur que tu n'en as aucune idée ? Je peux te protéger, si tu veux.

Et ce n'était pas seulement par intérêt. Il aurait été l'esclave de n'importe qui, elle aurait voulu le secourir. Elle trouvait cela indmissible. Et c'était une des raisons les plus importantes pour laquelle elle désirait ardemment la victoire de son clan sur le leur. Elle observait cet enfant non pas avec les yeux de la pitié; mais avec ceux de la compassion, ce qui était ostensiblement différent. Elle ne considérait pas l'enfant comme inférieure à elle, bien au contraire. C'était un compagnon de galère, tout simplement. Comment vous expliquer clairement qu'elle ne voulait aucun mal à Mathew, au contraire ? En tout cas, lui n'avait l'air d'en être vraiment convaincu. Il avait l'air de se méfier d'elle. Et pourtant, elle avait l'impression qu'ils étaient de la même famille. Luka ne le considérait-elle pas comme son petit frère ? Elle lui sourit encore. Ses yeux et son esprit disaient : Je comprends ta douleur, je veux la soulager.

°Ich will...

°Nicht.

°Nothing.

°Néant.

°Je ne suis rien. Je ne veux rien. C'est ce qu'on croit, c'est ce qu'on dit. Mais en fait la réalité est toute autre. Je n'ai pas le droit d'être, je n'ai pas le droit de vouloir. Et elle me dit qu'elle peut me protéger. Cela réveille en moi une haine enfoui. Je hais les passeurs. Mais encore plus les néanteurs. Enfin cette haine là est une haine éphémère. De celle qui remplace parteillement l'amitié et l'amour. Car oui je hais les néanteurs pour n'avoir rien fait.

C'est si facile de dire on va arranger les choses, c'est si facile de se battre. Mais à quoi ça sert si... Peut être suis-je trop égoïste. Je sais que Luka voulait. Mais Luka se cache, Luka est enceinte. Luka ne peut pas. Luka... Lorelei regarde ma haine briller dans le fond de mes yeux bleus. J'ia envie de hurler. Un rictus méprisant se peind sur mon visage. Et je lui hurle.

-Ah oui? Mais je m'en fous de ta protection! Pourquoi vous me sorter pas de là? Pourquoi dois-je supporter ça plus longtemps? Mais bon sang je ne suis qu'un enfant! Merde!

Je hurle en effet comme un gamin. De toutes façons je ne sait faire que ça. Bah...

Le gamin commença à insulter Lorelei qui sentit le rouge lui monter aux joues. Comment ça ? Qu'avait-elle fait pour mériter ce qu'il lui faisait subir ? RIEN ! Que dalle ! Elle avait bien envie de le gifler. Mais il y avait une part de vérité, et de circonstances agtténuantes. Il souffrait, certes. Strify était cruel avec lui. Elle baissa la tête en soupirant. Nawak tout ça. Elle s'approcha de Mathew, mit la main sur l'épaule et dit calmement, mais avec une pointe d'énervement :

-Mais que crois-tu que j'étais en arrivant à Lüneburg ? Une enfant aussi. A peine plus âgée que toi. Et le pire, C'EST QUE JE LE SUIS TOUJOURS ! Pour toujours je suis une enfant. Tu comprends, ça, Mathew ? Depuis que tu as été enlevé par Strify on a eu pas mal d'autres choses à faire que se soucier de toi, mais nous avions tort, je le reconnais. Je suis prête à t'emmerner avec moi, OK ? Et à te protéger. Sauf si tu persistes à m'insulter...Vas-y. Ils ne font tous que ça.

C'était vrai. Dans tout cette histoire Lore' s'en prenait plein la gueule. Mais enfin. Tant pis. Elle ne se plaignait pas parce qu'elle était habituée. Dans la vie, il y a les dominants, et les dominés. Et elle était dominée, malgré elle, même si elle ne voulait l'admettre. Cet imbécile de Strify. Elle aurait voulu échanger sa place avec Mathew. Prendre sa douleur.

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