Même heure, même endroit [PV Lore]

Dix-sept heures trente-deux.

Tom était arrivé en courant (façon de parler. Il portait un débardeur noir et moulant, ok, mais aussi baggy en jean, alors pour le jogging, c'était pas pratique). Lorelei l'avait appelé pour lui demander de venir l'écouter. Elle n'avait pas l'air bien du tout, alors Tom avait foncé. Il l'avait trouvée sur cette plage où ils s'étaient déjà assis il y a quelques semaines, avant l'accouchement de Luka.

- Yooo fit-il en serrant Lore dans ses bras.

La jeune fille était pâle et avait les cheveux en bataille. Elle avait la tête de quelqu'un qui n'avait pas dormi depuis plusieurs nuits. Mais Tom devait faire preuve d'optimisme, sinon ils sombreraient dans la dépression, l'alcoolisme et la folie avant la tombée de la nuit.

- Bien ou bien ? rit-il, histoire de faire illusion.

Il ébouriffa les cheveux déjà malmenés de son amie, et lui donna une bourrade. Les daemons, amis eux aussi, s'étaient déjà éloignés ensemble pour aller jouer au bord de l'eau.

- Le tableau est plus positif qu'il y a quinze jours, tu ne trouves pas ? Luka a accouché et on a un beau bébé Eric !

Oui oui.
Et le bébé avait été kidnappé.
Et la mère avait disparu.
Et voilà.
Pas de nouvelles mauvaise nouvelle.
Le bilan était différent mais inquiétant.
Ah ! Et Ella l'avait rembarrée. Aussi. Accessoirement.

Lorelei sentait le vent dans ses cheveux et se sentait également désespérée. Comment Luka avait-elle pu lui faire ça ? Elle avait toujours dit qu'elle compterai plus que n'importe quelle garçon ! Quel beau mensonge...Elle soupira. Heureusement que grand frère Tom était toujours là quand son jumeau déprimait lui aussi, que sa soeur de coeur l'avait abandonnée et que son jumeau à elle était parti en vadrouille on ne savait où. Elle se blottit contre lui pour le réchauffer, puis le regarda dans les yeux, lui raconter que tout allait pour le mieux, lui parler comme une racaille de banlieue, comme si on était pas sur une île pleine de trucs nucléaires et de malades pyschopathes.
Enfin donc elle ne répondit pas puisque le choix de réponse était assez limité. Bien ou bien. Elle lui en foutrait des bien ou bien. Il pouvait pas parler comme tout l'monde, ce p'tit poulpe ? Nan, ça lui crévèrait la langue je crois. Enfin bon.

Elle recula d'un pas, le regard dans le vague, entendant vaguement Tom lui raconter que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

-N'importe quoi, soupira-t-elle avec un accent de rage.

En fait, elle avait vaguement l'impression de servir à rien, et de n'être que la bouffone trop gentille de toute cette histoire, qui se met en quatre pour les tourtereaux violeurs et psychopathes, et qui, après la traitent comme si elle n'existait pas. S'ils voulaient être ensemble, no problem, elle aurait gardé le gosse. Mais non, c'était la vampire qui gardait Eric, et elle avait peur pour lui. C'était tout de même son filleul, merde. Mais bon, comme elle ne voulait pas NON PLUS s'apitoyer sur son sort, elle essayait de se convaincre que ça devait être de sa faute...

-N'importe quoi, se récria Lore.

Tom sourit faiblement à la jeune fille et lui fit signe de la suivre. Les deux jeunes gens marchèrent un moment sans rien dire, sur le sable, avec le bruit des vagues pour seule compagnie. Puis, il remontèrent un peu sur l'embarcadère et s'assirent sur les planches en bois, les jambes ballotant au-dessus de l'eau. Les daemons eux batifolaient dans l'eau, Macky le petit macaque sur le dos du gros lion Leonidas.

- Ils sont mignons, sourit Tom.

Mais comme ça ne suscitait aucune réaction de la part de Lore, il ajouta :

- Je sais que c'est encore dur. Pour moi aussi le monde s'est un peu écroulé. Je suis complètement perdu. Je ne comprends plus rien. Et Bill s'est enfermé dans sa chambre pour "méditer", ce couillon, et ne veut pas être dérangé, alors je ne peux même plus me confier.

Dépité, Tom se laissa aller en arrière de telle sorte qu'il était allongé, les mains derrière la tête.

- Parfois, j'ai l'impression que je vais juste fermer les yeux et mourir. Cette vie sur Style Is War est tellement compliquée... je préfèrais mes concerts aux coups d'un soir réguliers. Et j'aimerais bien me bourrer la gueule. Oublier. Tout oublier le temps d'une soirée.

Il leva le regard vers sa jeune amie blonde.

- Et toi, princesse, qu'est-ce qui te tarabuste ? On ne l'aime pas, mais Strify ne fera aucun mal à Luka, tu le sais aussi bien que moi...

-Pas princesse. Mais c'est rien. Je suis égoïste. Je voudrais Luka pour moi toute seule je crois...

Lore le regardait intensément. Il s'approcha et frotta son nez contre le sien, rigolard.

- Mais si, "princesse". Tout le monde est un peu égoïste tu sais. Moi aussi mon coeur souffre quand je dois le partager.

Il pensait bien sûr à Ella, que Jamie lui avait pris. Il se demandait si elle serait revenue avec lui s'il n'avait pas été là. Bon déjà il aurait pu être mort. Mais peut-être aurait-elle fini par pardonner. Il était permis d'espérer... et donc d'en vouloir à ce petit con.

Mais tout ça, Tom ne pouvait pas le dire à Lore. Elle avait beau être sa meilleure amie, elle ne pouvait pas encadrer Ella. Mais elle devinerait sûrement.

Avant que Tom ne pusse s'en rendre compte, une larme coula sur ses joues. Honteux, il se détourna et mordit son poing. Elle allait sûrement croire que c'était pour Bill, heureusement. Le lien entre jumeau étant réputé pour être tellement fort, ça lui offrait une belle porte de sortie. Alors Tom laissa aller libre court à sa tristesse et refit face à Lore qu'il prit dans ses bras.

- Je me sens perdu comme je ne l'ai jamais été tu sais...

Lore rit doucement quand Tom frotta son nez contre le sien. Elle passa une main dans ses tresses comme on caresse la tête d'un petit enfant. Elle ne savait pas exactement de qui parlait Tom, et elle ne voulait pas commentre l'indiscrétion de lire dans son esprit. Elle vit la flamme de son regard s'éloigner d'elle un instant puis revenir, faisant perler une larme sur sa joue. Elle se sentit tout à coup une grande envie de réconforter Tom. Elle effleura sa joue humide du bout du doigt et se blottit dans ses bras quand il la serra.

-Ne t'en fais pas...Ca s'arrangera... Murmura-t-elle

Eh oui, c'était ça Lorelei. Quand les autres avaient des problèmes, elle avait tendance à oublier les siens pour les résoudre. Elle enlaça à son tour Tom, enfouissant son nez dans son cou, et caressant son dos de façon rassurante. Elle se disait bien que c'était un peu bizarre et aussi un peu poussé pour une relation être fraternelle, mais elle n'en avait cure. Ca n'allait pas plus loin. Elle ne faisait que prendre un ami dans ses bras. OK, ce n'était pas ce qu'un passant ordinaire penserait en les voyant, mais de toutes façons, on était à Style is War, et les passants ordinaires, ça n'existait pas. Et, à l'instant présent, elle s'en fichait pas mal de savoir ce que les autres pouvaient penser d'elle.

Tom se sentit perdre pied dans les bras de Lorelei. Il n'avait pas l'habitude de lâcher du lest, et ne l'avait d'ailleurs jamais fait depuis le soir où ils avaient contracté le virus. Bill et lui avaient passé la nuit à se lamenter sur leur déchéance, mais depuis, la guerre avait relégué les larmes au rang de "facultatif", et personne n'avait plus pleuré son triste sort.

Mais le choc que lui causait son manque d'Ella l'avait ébranlé plus profondément qu'il aurait pu le croire, et les larmes coulaient, refaisant surgir les problèmes anciens qu'il avait enfoui sous une carapace de muscles.

Elle lui caressa le dos et Tom sentit une bouffée d'ondes rassurantes lui être communiquée. C'était un peu bizarre car mêmes s'ils s'étaient toujours tout dit, ils restaient éloignés physiquement, d'habitude. Un peu comme les familles avant, où les enfants n'avaient pas le droit de dire à leurs parents qu'ils les aimaient. Et qu'on ne pouvait embrasser une fille avant de l'épouser.

Tom ricana en se disant que pour une fille née au XIVème siècle, Ella n'était pas chiante sur les formalités. C'était elle qui l'avait lancé, la première fois qu'ils avaient couché ensemble, quand il y pensait... Bizarre quand on connaissait Tom.


Soudain, Tom sentit les lèvres de Lore dans son cou, et, sans trop savoir comment, il se retrouva à l'embrasser. Au début, ses lèvres cherchaient seulement la douceur de celles de Lorelei, puis elle entrouvrit la bouche (pour se plaindre ? XD) et il l'embrassa avec plus de sensualité.

Comme pris de conscience tout d'un coup, Tom se recula un peu, gardant Lore dans ses bras, et la regarda avec étonnement, en réalisant ce qu'il venait de faire. Il avait embrassé sa meilleure amie.

Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?

Tom ferma les yeux et se mordit les lèvres. Lore avait l'air aussi un peu surprise, mais elle revint se caller dans ses bras. Il passa ses mains dans son dos, la pressant contre lui. Puis, lentement, ses mains glissèrent sous son manteau, jusqu'à ses reins, caressant le bas de son dos, et passant finalement sous son gros pull. Il sentait que les jambes de la jeune femme l'entouraient. Ils étaient tous deux serrés l'un contre l'autre, à même le sol, dans une étreinte simple mais pleine de sentiments. Aucun d'eux ne savaient pourquoi ils faisaient ça, car c'était parfaitement illogique, immoral et profondément insensé, mais ils savaient que ça leur réchauffait le coeur, et c'était ce qui comptait, apparemment.

Alors, Tom poussa doucement Lore vers le bas. D'assise, elle devenait allongée, et sous lui. Alors, plongeant longuement son regard dans les yeux de son amie, il se remit à l'embrasser. Son cerveau était vide, son radar, désorienté. Il agissait par instinct sans savoir pourquoi ses mains choisissaient de passer leurs doigts dans les cheveux blonds qu'il connaissait si bien, ni pourquoi son genou se retrouvai appuyai sur le bois, entre les cuisses de la demoiselle. D'une main, il cloua le manteau contre les planches, et la jeune fille s'en débarassa. Ils répétèrent l'opération pour l'autre bras, et elle se trouva tout de suite plus frêle entre les bras de Tom.

Plus un mot ne filtrait de leurs lèvres, soudées.

Tom avait bu avant de venir, par dépit de voir Bill dans l'état dans lequel il s'était mis. Et il sentait désormais que cet alcool participait à sa déprime avancée. Mais loin de lui de se dire que, dans un temps normal, il n'aurait jamais été aussi loin dans les étreintes avec sa meilleure amie. Il se sentait vide, comme une coquille de noix jetée à l'eau.

Tom, comme un wagon poussé du haut d'une colline, dévalait la pente, sans les freins. La locomotive était détachée depuis longtemps et rien ni personne ne pourrait savoir pourquoi il faisait ça ni comment il allait s'arrêter.

Poussé par son instinct, il explorait le corps de cette amie qu'il n'avait jamais touchée au dessus du poignet. Ce soir, elle était quelqu'un d'autre entre ses bras ; elle était une femme, une femme qu'il se prenait à vouloir sienne. Mais la protection qu'il lui avait toujours offert n'avait pas tout à fait disparu de ses gestes, car il prenait toutes les précautions pour l'entourer et pour ne pas la blesser.

Tom, soudain, passa ses mains, avec douceur et hésitation, sur le cou enroulé de laine de la jeune fille, descendant jusqu'à son ventre, en s'arrêtant un bref instant sur sa petite poitrine. Tom sentait Lore tendue, là, sous lui, si proche, et il la rassura d'un baiser avant de lui enlever son pull. Le débardeur suivit rapidement le même chemin.

Les caresses de Tom se firent alors plus ciblées. C'était différent de ses étreintes de d'habitude, car il n'était pas réellement excité, de ce désir porno qui vous fait passer un moment d'érotisme pur. C'était un moment d'intimité entre deux âmes perdues qui s'étaient trouvées là, au bon endroit et au bon moment. Avec douceur, il dégraffa le soutien gorge de la jeune fille et embrassa délicatement le téton mis à nu. Il titilla un peu la zone sensible, prenant appui de chaque côté du corps de Lore, afin de ne pas affaler tout son poids sur elle.

Puis, il roula sur le côté pour enlever son propre débardeur, et, d'un sourcil inquisiteur, lui proposa d'enlever sa ceinture à lui. Redressé sur ses fesses, il l'attira à lui. Quand elle fut sur ses genoux, il la serra contre lui, afin de la mettre à l'aise. Il lui léchouilla l'oreille avant d'embrasser sa tempe et de revenir mêler sa langue à la sienne.

- Lore... murmura-t-il entre deux baisers. C'est ta première fois ?

Il sentait le coeur de la jeune fille battre à quelques centimètres du sien.

"Oui"

ce petit mot résonnait dans son crâne et faisait courir un frisson dans son dos. Il allait dépuceler sa meilleure amie. Lore se donnait à lui. Si Tom s'était soucié de ce que pensaient les autres, il se serait dit "si quelqu'un apprend ça, qu'est-ce qu'on dira !". Mais lui, il n'en avait rien à faire. Il sentait juste cette agréable alchimie entre eux se créer, ce lien qui les avait toujours unis se transformer, et ensemble, il tordraient le cou à tous les clichés.

Les mains de Lore sur sa peau lui procurait un petit plaisir qu'il savourait pleinement, et qu'il tâchait de lui rendre. Il montrait à Lore l'effet qu'elle lui faisait, lui prenant les mains pour les guider sur son corps. Elle prenait petit à petit de l'entrain, et ses petits doigts fins ne tardèrent pas à se poser sur ses hanches. Tom la sentait hésitante. Elle était à la fois franche et intimidée. C'était entre la caresse et l'attirance. D'instinct, elle voulait que le bassin du jeune homme se colle au sien.

Avec douceur, il repoussa Lore qui quitta ses genoux, et il put se débarrasser de son baggy, en se relevant. Il attrapa alors le manteau de Lore qui avait été lancé un peu plus loin, et l'étala bien au sol. Il prit alors la jeune fille dans ses bras, la couvant d'un regard protecteur, et l'allongea sur le vêtement, avant de s'allonger au dessus d'elle. Il s'appuyait sur ses coudes, et regardait, les yeux pleins de tendresse, le corps de celle qui avait été sa petite soeur de coeur. Aujourd'hui, on virait à l'inceste...

*au moins comme ça, elle n'aura pas froid !*

Mais l'ironie de Macky n'effleurait même pas le guitariste, qui avait repris ses baisers. Il montrait à Lore que certaines parties de son corps n'avaient pas encore été stimulées, et que lui, il comptait bien les réveiller. Avec passion, il entreprit de caresser ses seins, ses hanches, ses fesses, et il finit par passer deux doigts dans la petite culotte blanche de la demoiselle. Il fit lentement passer ses doigts sur la bas ventre de Lore, mais s'intrrompit avant d'arriver à ses lèvres.

- Je peux ? demanda-t-il dans un sourire en coin, de sa voix rauque et pleine d'érotisme.