Il n'y a que ça de vrai...[PV Arkanne]

Rouler toute la nuit,
Et la journée entière,
Sans savoir où on va,
Et pourquoi on y va...
J'ai un jour de congé. Enfin, façon de parler. Comme Luka est à la maison, Strify estime que de me voir nuità sa santé. Alors il m'a ordonné de rester loin de temps en temps. Aujourd'hui par exemple. C'est vrai que Luka voudrait me donner un rang plus convenable qu'esclave et risquerais de partir pour ça. Ou du moins de s'engueuler avec Strify. Bah... J'y comprend rien moi à leur histoire compliquée. Je ne suis qu'un enfant.

Alors je cours depuis ce matin, le vent dans les cheveux, et le coeur léger. Lala est pelotonée contre mon cou et s'accroche avec ses petites griffes. C'est pratique d'avoir un écureuil pour daemon, au moins elle se débrouille tout de suite pour s'accrocher à moi. Je souris. Et je rigole même. Aux alentours de la vieille ville il y a une falaise où je venais avant de me faire capturer par Strify. M'enfin...

Et là je hurle mon bonheur. Ca fait tellement de bien. Et l'odeur salée s'insinue dans mes narines. Hurler, crier, rigoler, je ne sais plus faire que ça. Oui je hurle encore et encore. Si vous me voyiez... Cela pourrais vous faire peur. Vraiment très peur.

_Matt'!
_Oui Lana?
_Il y a quelqu'un qui avance...
_Je sais j'avais sentie ses émotions.
_Craneur...
_Non empathe. Mais merci Lana. Ne le prend pas mal, je suis heureux.
_Moi aussi.

En effet quelqu'un s'approche. Mais je m'en fiche. Je suis tellement heureux que cela ne change rien pour moi. Oui je crois que je vois la vie en rose. Et la mer se fracasse contre la falaise avec grands bruits. Je rigole plus fort, fais une pirouette et saute partout.

Et l'inconnue avance toujours. C'est une femme. De loin je vois ses cheveux bougés doucement sous le souffle mesquin du vent. Je me demande dans quel camp est-elle. Cela n'aura aucun impact sur moi. J'espère juste que ce n'est aps une personne que je hais. Mais maintenant son visage se précise. C'est vraiment une inconnue. Je lui souris sans rien dire. Le soleil commence à descendre tout doucement. Ma journée touche à sa fin. Il est si beau.

-Vous aussi vous venez contempler ce magnifique coucher de soleil?

C'est si beau. Je souris et une toute petite larme coule. Celui qui a dit que la beauté pouvait faire pleurer avait raison.

J'étais perdue... je ne savais plus où j'en étais, où j'étais et qui j'étais. J'étais fatiguée de tout cela, c'était tout ce que je savais. J'avais envie de fuir. Cette envie grandissait petit à petit en moi. Quand était-elle née? Je ne m'en souviens plus. Dés le début peut être. Je n'avais jamais été quelqu'un qui aimait particulièrement fuir son destin mais là, j'avoue que je n'avais pas la force nécessaire pour me battre. La force me manquait. J'en avait assez de frapper dans la vide et de me prendre tous les coups.

Une larme coula le long de ma joue. Non! Il ne fallait pas que je pleure!!! C'était contre ma nature. Je m'étais jurée de ne plus jamais pleurer car cela était une preuve de faiblesse. Mais de toute façon, qui me verrait? Je ne connaissais personne ici et personne ne me connaissait. J'étais une inconuue aux yeux des gens, ces gens qui ne savaient même pas que j'existais. J'avais besoin de retrouver mes amis. Ils étaient ce que j'avais de plus cher au monde et en cet instant précis j'avais plus que jamais besoin d'eux et de leur soutient. J'avais envie de leur sauter au cou, de les embrasser, de leur faire des calins. Il n'y avait qu'avec eux que j'étais ainsi, aussi joyeuse, souriante et aimante. J'avais envie de les enlacer, que l'on aille ensemble manger une glace et boire un café comme avant. Après, on serait allez se battre avec un clan adverse avant de tous se retrouver dans notre endroit à nous, là où on se retrouvait toujours et où on passait le plus clair de notre temps.

Les larmes se mirent à couler d'elles mêmes, sans que je les y autorise. J'avais mal! J'avais envie de me recroquevillée dans un coin en me tenant les côtes et de pleurer et de hurler. J'avais envie de m'arracher les cheveux, de frapper tout ce qui m'entourait. D'ailleurs, mon poignt vint s'abattre sur un arbre qui se trouvait justement à côté de moi. C'est alors que je me rendis compte que j'étais dans la forêt. Cela faisait plusieurs heures que je marchais ainsi, sans but précis, sans vraiment savoir où j'allais. Honnêtement, je ne savais même pas que je marchais. Les larmes continuèrent de couler et des gémissements sortant de ma gorge commencèrent à se faire entendre. Je me mordais la langue, la joue et la lèvre pour ne pas hurler, pour ne pas craquer. Je n'avais pas envie de pêter un cable maintenant je savais que je le regretterais. Surtout que là, je n'avais personne pour me raisonner, me rassurer, me consôler où même tout simplement m'empêcher de faire une connerie.

Je marchais encore, sans savoir où j'allais, les joues trempée, les yeux rouges et dégoulinant de larmes, les mains heurtant encore et encore, inlassablement, les arbres qui m'entouraient. Je ne sentais pas la douleur physique en cet instant. Pourtant, le sang coulaient, teintant de rouge les arbres à chaque fois que frappais. Si je ne m'étais rien cassé, j'avais de la chance. Non, pour le moment, la seule douleur que je ressentais était celle que j'avais au coeur. Elle était étoufante.

Je finis enfin par arriver au bout du chemin. Je sortais des arbres et arrivais quelque par, je serais incapable de vous dire où. Tout ce que voyais, c'était le soleil qui décendait dans le ciel, colorant les nuages de diversent couleurs. C'est alors que j'entendis là voix d'un enfant qui me fit presque sursauter mais j'étais trop perdue dans mes pensées pour me soucier vraiment de lui. Apparament il me demandait si moi aussi j'étais venue contempler ce magnifique coucher de soleil. Je regardais une nouvelle fois ce paysage qui, aux yeux de cet enfant était si beau. Au mien, il était banal et sans interet. Je me consentrais quelques minutes sur l'astre lumineux avant avant de reposer mes yeux sur le garçon qui se tenait à côté de moi. Je remarquais aussi l'animal qui était avec lui, un petit écureuil. Je me souvins alors où j'étais et pourquoi j'étais là. Je me souvins aussi que j'étais différente, des gens du monde exterrieur mais aussi des gens d'ici. ls avaient tous un daemon avec eux alors que le mien était enfermé en mon corps et me poussait à faire des choses dont je n'étais pas fière. Les larmes se remirent à couler et une violente colère monta en moi. J'avais envie d'hurler et de cogner encore et encore jusqu'à m'exploser tous les os des mains mais je me retins, serrant les poignts de toutes mes forces.

"Non, je me suis perdue. Il est bien mignon ton daemon, c'est la première fois que j'en vois un d'aussi prêt."

Ce que je venais de dire me fis mal. Mais que voulez vous, il faut bien accepter et encaisser la dur réalité.

Un sentiment violent s'empara d'elle.
Il me fit mal. Il dévasta tout ce en quoi je croyais. De la haine, de la tristesse, de la douleur, du... Remord? Non pas vraiment. Un sentiment de différence qui balaie tout sur son passage. Je manque de tomber. Mes yeux s'obscurcissent. Je suis faible quand il s'agit des émotions des autres. On peut me tuer facilement en fait... J'ai envie de vomir. Pourquoi ressent-elle cela? Comment peut-on ressentir un tel dégoût envers soi-même. Si c'est vraiment du dégoût. Et cette haine envers une quelconque différence... Qu'elle recule! Mais qu'elle recule. Enfant que je suis je n'ose pas lui dire. Je n'ose pas partir.
Et mon coeur bat à fond. Mon ventre se tord. C'est un sentiment trop violent. Au secours! Pourquoi?

J'entend sa voix à travers mon chaos intérieur. Elle est douce, elle est triste à en pleurer. Mais je pleure déja avec elle. Je ressens la même tristesse. Aussi fort qu'elle. Parfois l'empathie est un problème...
Oui elle est mignone Lana. Une écureuil. Une jolie demoiselle.

_Merci Matt.
_Derien...

Je m'étrangle.
Les larmes coulent sur mes joues à grand flot. Je n'arrive pas à supporter autant de chagrin. Mon sang bat dans mes tempes. J'ai envie de l'aider.
Mais qu'elle arrête c'est plus possible. Le soleil continue sa lente descente mais à présent je n'en ai que faire.
Oui absolument rien à foutre. Comment ça je suis vulgaire? Oui... Mais c'est cette île qui m'a rendu aussi dingue.

_Matt respire!!!

Je reprend ma respiration. Merci Lana. J'allais m'étouffer.
M'étouffer de cette chaleur oppressante. De cette douleur. Je suffoque devant elle. La pauvre, elle ne doit rien comprendre. Je lâche un seul mot.

-Pourquoi?

Oui pourquoi tant de haine?

Je regardais toujours le jeune garçon qui se trouvait à mes côtés. Je vis son sourire disparaître, je vis les larmes commencer à couler lentement sur ses joues, je le vis aussi manquer d'air. Mais que c'était il passé pour qu'il change d'un coup ainsi?
Je ne réagis pas, reste là à regarder, le visage neutre et sans expression. Je le regarde, lui est son compagnon, son daemon. Pourquoi? Mais pourquoi étais je aussi seule? Pourquoi n'arrivais je pas à m'intégrer? Pourquoi j'étais séparée de ceux que j'aimais? Pourquoi mais pourquoi? Je me mordis une nouvelle fois la lèvre inférieur tandis qu'une nouvelle vague de colère et de tristesse s'abattit sur moi, faisant devenir mes yeux encore plus noirs.

Je sentis alors quelque chose bouger en moi. La louve! La louve réveillée par tous ces sentiments dévastateurs. Elle ne sortirait pas, je ne risquais pas de me transformer mais qui me dit que sa personnalité ne pouvait pas apparaître même lorsque j'étais sous forme humaine? Là, j'avais peur et je faisais tout mon possible pour me calmer et ne plus penser à tout cela. Je me consentrais donc sur le garçon. Je m'approchais de lui, me baissa pour me mettre à sa hauteur et le regarder dans les yeux pour voir si il allait mieux. Il avait l'air d'avoir retrouvé son souffle, heureusement. Je poussais un soupîr de soulagement et eu un léger sourire, rassurée qu'il n'est rien. C'est alors que je l'entendis me demander pourquoi.

"Pourquoi? Mais pourquoi quoi?"

Je le regardais, sans comprendre. Je n'avais rien fais, je n'avais rien dit. Pourtant je me souvins de ce changement si soudain lorsque je m'étais approchée de lui, passant du sourire aux larmes.

Je me rassombris. Pourquoi? Je me relevais et regardais droit devant moi.

"Pouquoi? Parce que j'en ai assez d'être seule, assez de hurler en silence, assez de souffrir, assez de tout prendre sur moi, de serrer les poings et de fermer ma gueule!"

En parlant de poing, le miens vint frapper l'arbre qui se trouvait derrière moi avec une force que je ne pensais pas posséder. Je laissais une grosse marque dans l'écorce.

"Parce que de l'autre côté de ces murs j'ai des amis et qu'ici je n'en ai pas. Parce que de l'autre côté de ces murs j'avais des semblables et qu'ici je n'en ai que trop peu! Je n'ai pas de daemon moi! Le miens est resté coincé dans mon corps et au lieu d'être mon ami il est mon pire cauchemar. Sais tu simplement ce que cela fait de ne plus être maître de son corps, de dévorer qui ose se trouver sur notre chemin, ami, ennemi ou inconnu?"

Cette question ne lui était pas vraiment adressée. Je vidais une partie de mon sac. Alors, je m'assis, serrant les genoux contre ma poitrine et cachant mon visage. Je me balançais doucement d'avant en arrière et d'arrière en avant.

"Pourquoi? Parce qu'ici je suis différente, parce que les gens me craignent, parce que je ne peux même pas avoir la compagnie d'un daemon, parce qu'ici je ne peux pas être proche de quelqu'un."

Je relevais la tête, montrant à ce garçon un visage totalement dépité, couvert de larmes, déformé par la souffrance.

"Parce que recommencer une nouvelle vie me fait peur, parce que je n'ai pas envie de laisser ma vie de banale humaine derrière moi."

Je ne savais pas pourquoi je lui disais tout cela. Je n'étais même pas sur que je donnais la bonne réponse à ce pourquoi, je ne savais même pas si il était capable de comprendre tout ce que je venais de lui dire.