C'est bientôt Noël! Mais pas pour moi...[PV Jamie][Terminé]

Il fait de plus en plus froid. Malgré l'absence de vent, la température chutait à -7. De plus, je n'étais pas beaucoup couverte: T-shirt violet, slim jaune, sweet "New Found Glory", et une nouvelle couleur de cheveux (Orange bangs).
Je errais sans but (comme d'hab') sur la plage du Nord. Cette plage c'est de la M****! Mais c'est le seul endroit calme où l'on ne peut rencontrer personne. Enfin presque.
Depuis le fameux "au revoir" que j'avais dit à Jamie, je n'étais plus aussi optimiste qu'avant, je riais moins, j'étais devenue parfaitement impassible, j'étais même méchante parfois. "Ce type est un abrutit, voilà tout!" pensais-je. Durant des années, personne n'avait réussit à m'enlever ma joie, mais lui, il m'a sapé le moral, non mais vraiment. Je voyais bien dans les yeux triste de Foxy que mon attitude gênait plus qu'avant. Je ne jouais plus avec mon renard, ça le rendait triste, le pauvre, il n'avait rien demandé, absolument rien.
Je mis mes mains dans les poches de mon sweet et me mis à chantonner: "I've seen love die, wait a many times. When it diserved to be alive...".
Tout d'un coup, Foxy se mit à courir en arrière de moi (dans l'autre sens). Je ne compris pas tout de suite qu'il avait vu la personne qui m'avait bousillé. Jamie. J'avais envie de rappeler mon renard, mais il avait l'air content de voir ce type. Domage, moi qui voulais être seule pour une fois.

Dans ma quête de découverte habituelle, mes pas me dirigèrent aussitôt vers la plage. Après tout, c'était l'endroit idéal pour se reposer et être seul.
De plus, c'était l'endroit idéal pour se changer les idées, car j'avais encore en tête les agissements d'Ella. Elle trottait dans ma tête comme une bombe à retardement. Syeri me suivait en trottinant légèrement, mais je ne faisais pas attention à elle.
Mes mains dans les poches, je soupirai un bon coup, mes cheveux blonds volant dans le vent frais et salé du bord de mer.
Soudainement, Syeri se stoppa et prit une attitude attentive, ses oreilles en pointes élevées, et son regard fixant l'horizon.
Enfin, je l'aperçois moi aussi. Un renard roux, assez petit, qui accoure vers nous, et ne tarde à se coller à mes jambes. J'espère ne pas le connaître, même si je suis persuadé du contraire. Mon dieu, pourquoi faut-il que je la rencontre par un jour comme ça, quelques jours après mon adieu, alors que je suis complètement bouleversé par un amour trop rapide.
Me prenant la tête dans les mains, je finis par m'énerver moi-même, et passa une main rapide dans mes cheveux, enlevant la mèche m'obstruant les yeux.
M'approchant doucement, vérifiant que Jennifer m'ait bien remarqué, je me stoppai à un mètre d'elle. Mes yeux rouges se plongèrent profondément dans ceux de Jennifer. Qu'ai-je fait au bon dieu pour subir ça? Je ne voulais pas parler, mais mon énervement était trop profond pour continuer mon mutisme.
-Dire qu'il y a encore quelques jours, je t'avais dit définitivement dire "au revoir". Il semble que cette île soit trop petite pour empêcher une nouvelle rencontre.
Elle semblait déprimé, et je m'en rendais bien compte. Elle avait une sorte d'empathie pour moi. Elle me fixai, mais ses yeux était dénués de cette petite lumière qui les habitent habituellement.
Mon cas était bien différent. J'étais lassé, dégoûté, fatigué, mais certainement pas pessimiste - ce qui était un rare cas - .

Qu'est-ce qu'il foutait là? Je ne voulais pas le voir, mais en même temps, c'était bien la seule personne sur laquelle je me serais jetée en temps normal.
-Trop petite, répétais-je sans émotions.
Jamie, devant moi, je voulais qu'il s'efface. Tout de suite.
-Je n'ai pas envie de te voir. dis-je. Vas t'en, s'il te plaît.
Il me regardait avec étonnement, il doit sûrement penser "Elle a un problème celle là, elle ne me colle plus?". C'est vrai que j'étais changée, peut être arriverais-je à redevenir la plus optimiste du monde... Pff...
-Écoute, je ne vais vraiment pas bien, alors...
Je m'assis dans le sable froid, et comme une gamine de 4 ans, je me mis à jouer avec, le jetant un peu partout ou bien faisant des petits tas. Pour la première fois, je voulais que Jey s'en aille...

Je me taisais, mais restait cependant à ma place, ignorant les demandes de Jennifer. Après tout, j'étais venu voir la mer. Pas elle. À chacun ses raisons. J'étais bien où j'étais, même s'il faisait froid. J'étais habillé légèrement, mais je n'avais pas froid.
Puis, soupirant, je commençais à m'éloigner, mes pas s'enfonçant dans le sable.
Foxy tournai autour de moi, tel un chien enragé. Je n'étais pas d'humeur, et encore énervé. Jetant un regard fixe mais suffisamment explicite au renard, celui-ci baissai ses yeux en amandes et s'écarta.
Syeri tourna lui aussi un regard violent en direction de Jennifer, et prit une démarche assurée en s'approchant de moi.
-Bon, eh bien, reste dans ton état actuel, moi, je vais m'éloigner, après tout, la côte est large.

-C'est ça, vas t'en.
Je continuais à jouer avec le sable, comme une gamine, sans même faire attention à Jamie. Le vent se calmait un peu. C'était étrange, il s'était mit à neiger. De petits flocons volaient rapidement, et ils ne fondaient pas en s'approchant de moi, j'avais arrêter de me chauffer sans m'en rendre compte.
Bientôt, le sol devint blanc, je ne savais pas que le sable pouvait être couvert de neige. Foxy était revenu vers moi, il me regardait bizarrement, comme si il voulait dire "arrêtes un peu de bouder!". Pff, il est con ce renard, je fais ce que je veux d'abord.
La neige continuait de tomber; alors je m'allongeais dedans et me mis à faire un ange. Pour une fois que je pouvais m'amuser comme quelqu'un de normal, qui ne fait pas fondre la glace et la neige alors que ce sont des choses merveilleuses...

J'observais d'un oeil ce que faisait Jennifer. Décidément, c'était bel et bien une gamine dans un corps d'adolescente. Je pouffai légèrement, car je ne voulais attirer ses soupçons, puisque je n'étais qu'à quelques mètres d'elle. Syeri était assis et contemplait la mer sans aucune réaction. C'est comme si ses yeux observait quelque chose au loin, mais sans vraiment y prêter attention.
Puis, il baissa la tête et m'observa. Ses yeux de chat étaient dénués d'émotion. Je m'accroupis près de lui, et lui chatouillait le bout du museau. Il prit aussitôt part au jeu en sautant autour de moi, excité. J'esquissai un léger sourire et m'éloignais rapidement de Jennifer, afin de pouvoir prendre part moi aussi à ce nouveau jeu.
Syeri me fit tomber à plusieurs reprises, et il se couchais à ces moments sur mon ventre en me léchant la joue, et je me permettais de lui caresser avidement le cou.
J'ignorais Jennifer, et je ne la voyais carrément plus dans mon champ de vision. Embrassant sur le front mon grand animal, je me relevais, même si je gardais le bas du dos dans la neige. Soupirant, de la buée sortit de ma bouche. les minuscules flocons qui tombaient sur mes vêtements et sur ma peau restaient intacts.

J'avais froid. Logique, puisque j'étais en pull et T-shirt dans la neige, mais anormal dans le sens où j'étais Jennifer Kartney. Je suis toujours Jennifer Kartney d'ailleurs, mais passons.
Jamie était partit. Tant mieux. Mais Foxy aussi était partit lui aussi. Je me relevais sur mes coudes pour observer les alentours. Une tâche moyenne et orange suivait de loin deux autres tâches blanches plus petites. Foxy dans une filature foireuse, on aura tout vu. Je me relevais d'un coup et avança moi aussi vers ces deux tâches qui semblaient être Jey et Syeri.
-Foxy! criais-je, qu'est-ce que tu fous?!
Mon renard se retourna, ses yeux exprimant un "Je me casse, tu fais chier" très fort. Bah, je n'avais pas envie de lui courir après. Je me rassis dans la neige en continuant de les regarder tous.
-Si tu veux partir avec eux, vas-y. Mais ne t'étonne pas si on crève! hurlais-je à son attention.
Soudain, pendant un quart de seconde, tout devint immobile. Comme si on arrêtait le temps. Haha! N'importe quoi, ce n'était qu'un effet de mon imagination, rien de plus...
Quoi que...

Je m'éloignais de plus en plus de Jenn, et son animal continuait de me suivre avec insistance.

-Putain, mais il va se casser et rejoindre sa maîtresse quand, lui?
-Hum, Jamie, tu me sembles bien affolé pour t'occuper d'un simple animal.
-Ne me cherche pas, ignoble créature.
-Tu as peur pour sa maîtresse, n'est-ce pas? Tu te rends compte que l'éloignement entre les deux personnes est à un stade critique, et pourtant tu ne te sens pas de retourner en arrière, car tu as peur des réflexions que pourrait te faire Jennifer.
-Sérieux Syeri, tu te fais des idées.

Ce dernier s'approcha subitement du renard roux et se cola à lui, en lui léchant le front.

-Euh, tu fous quoi?
-Ces canidés ont une odeur désastreuse. Mais je fais ça pour la bonne cause. Bon maintenant, ami canidé, tu vas rejoindre ta maîtresse, illico presto, en deux temps trois mouvements, et sans faire de chichi, capiche? Je sais parfaitement que tu comprends ce que je te transmets alors tu files en vitesse.

Le renard hésita un instant, mais puisque Syeri commençai à montrer sérieusement ses crocs, il finit la queue entre les jambe en rejoignant sa maîtresse rapidement.

-Quand on veut, on peut. s'exclama fièrement Syeri.

-Tu reviens finalement? dis-je en voyant mon renard s'avancer vers moi. Faut que tu saches ce que tu veux faire, le rouquin.
-PARCE QUE TU CROIS QUE CA ME PLAIT D'ÊTRE LE DAEMON D'UNE INCAPABLE?!
-Et c'est maintenant que tu te mets à piailler!?
-Oui, c'est maintenant, je fais ce que je veux.
-J'aurais préféré que tu te la ferme pendant encore une décénie. Mais bon.
Je me levais et observais la plage de neige, j'avais encore plus froid maintenant. Quelle merde.
-T'as qu'à pas sortir en pull.
-Je t'ai rien demander. Viens, on s'en va.
-Pas par là!
-Quoi?
-C'est par là bas que sont partis Jamie et Syeri.
-Et c'est par là que j'habite...
J'avançais dans la neige, la flemme de me chauffer. Je jouais avec la neige en y mettant de grands coups de pieds et en envoyant des boules de neige un peu partout, sans viser et sans faire attention à ce ou ceux que je touchais...

Je m'étais posé sur le sol neigeux, car ma première initiative dans tout ça, était de perdre un peu le fil, et de rêver éveillé. Ouais. Oublier tout de la vie, vivre dans un rêve qui jamais ne faiblit. Je sentais l'air de la mer caresser mes narines, et son souffle passer sur mes cheveux. Le vent s'était calmé, et seul les bruits de la mer s'échouer sur le sable ou s'entrechoquer contre les rochers étaient audibles. La brume s'était levé et la journée se terminai bientôt. Déjà, le soleil commençait à descendre se poser sur l'horizon en face de moi.
Joignant mes genoux à mon torse, je soupirai longuement et douloureusement. Comme si la nostalgie soudaine s'emparait de moi. Si j'avais été déprimé ce jour-là, j'aurai certainement versé une larme, mais ce n'était heureusement pas le cas.
Posant ma tête sur mes genoux, je m'obligeai à ne penser à rien. Le silence fut troublé par Syeri:

-C'est rare de te voir aussi démuni. On peut dire que tu caches bien ton jeu sous ton air sévère. Enfin, je pense que tu n'as pas envie de me parler, ou même simplement de m'écouter.

Syeri se rapprocha de moi, puis se couchai à mes pieds. De ma main droite, je caressai la tête du lynx.

-Dis-moi ce que je dois faire, toi qui est toujours de bonne conscience.
-A propos de quoi?
-A propos de Jennifer, d'Ella, de tout le monde... Je suis complètement désappointé.
-Je pense qu'il n'y aura personne pour te répondre, car seul toi pourra trouver tes réponses.
-J'avoue être perdu...
-Et c'est bien... Il faut savoir lâcher prise de temps en temps. Nous devrions rentrer, non?
-Encore un peu... Restons ici encore un peu... Je me sens bien.
-Has you want...

Je continuais mes bêtises, pour une fois, personne n'était là pour m'arrêter, j'étais libre de tout foutre en l'air. Je courais, courais jusqu'à m'en épuiser. C'était étrange, malgré ma tristesse, j'étais heureuse. La différence c'est que, avant, j'étais heureuse même en public, mais là, j'avais l'impression que je ne pouvais pas montrer mon bonheur aux autres, de peur qu'on me l'arrache comme Jamie me l'avait "arraché".
Foxy me devançait légèrement, il faisait des petits sauts, pour tenter d'entendre mon rire éclater comme un carillon, comme avant. Mais il n'y arrivait pas, malgré mon sourire, je ne rigolerais peut-être plus. Nous continuâmes notre route, lentement mais sûrement. Foxy fit alors demi tour et fonça dans mes jambes, je chût dans la neige froide, mon corps s'enfonçant dans la couche de 10cm qui était tombée. Je souriais comme une enfant. Je m'appuyais sur mes coudes et me relevais un peu. Je regardais autour pour savoir si j'allais bientôt arriver chez moi. Mon sourire s'effaça, Jamie s'était tourné vers moi, il n'était qu'à 1 ou 2 mètres. Je n'aurais pas dû passer par là, Foxy avait raison.

Elle me suivait, j'en étais certain. Je m'étais beaucoup éloigné d'elle, et pourtant... Il faut croire que la plage n'était pas si grande que ça. Soupirant, je dirigeai mon regard vers elle, et m'apprêtai à parler. Je m'en retins à temps. Je détournai les yeux et observai l'horizon. Il n'y avait plus de vent. Je croyais être devenu sourd, tellement les vagues paraissaient lointaines. Puis, je murmurai, un peu durement:

-Tu me suis ou quoi?

Elle s'énerva, prononça des paroles que je n'entendais pas, ou tout du moins, ignorait. Je n'aurais pas du engager la discussion, car elle n'arrêtait pas de parler, pour justifier sa présence. La coupant brusquement, j'haussai la voix, juste pour qu'elle m'entende.

-Pourquoi n'arrêtes-tu pas faire comme si je n'existais pas? Tu cherches à m'éviter, j'en déduis donc que tu veux me dire quelque chose d'embarrassant. Pourquoi ne le dis-tu pas carrément? Comme ça, je pourrai enfin comprendre le pourquoi du comment.

Elle se tut. Elle ne parlait plus. Je l'avais choqué? Je ne crois pas. En tout cas, si c'était réellement le cas, elle descendrait automatiquement dans mon respect envers elle. Je la pensai plus résistante. De plus, je n'avais aucune méchanceté dans mes paroles. Ou peut-être l'avais-je prononcé un peu froidement?

-T'es vache quand même de parler comme ça...
-J'ai tort?
-Non, mais tu t'adresses à une fille, pas à toi. Sois un peu plus gentil.
-Elle me dérange, je vois pas pourquoi je serai gentil.
-Espèce d'idiot. Comprends-là un peu.

Mon regard était fixé sur l'horizon, tandis que j'attendais la réponse de Jennifer.

-Pourquoi n'arrêtes-tu pas faire comme si je n'existais pas?...
C'est la seule chose que j'ai entendue, parce que je m'efforçais de ne pas l'écouter.
Question stupide, je ne voulais pas le voir, donc je ne le voyais pas, logique. J'ai parfaitement le droit de l'ignorer. "Ignorance is your new best friend" comme disait la chanson de Paramore "Ignorance". Je ne pus m'empêcher de répondre:
-Mais parce que tu n'existes pas, Jamie.
J'avais dit cela avec la voix impassible d'un juge qui prononce une sentence. Jamie me regardais avec rage, il allait exploser, et alors? Et comme pour le pousser à bout, je continuais.
-Et comme tu t'en doute, il m'est impossible de parler à une chose inexistante, n'est-ce pas Foxy?
-Mais qu'est-ce qu'il te prend? T'es complètement malade? demanda mon renard.
-Je dis ce que je pense et je pense ce que je dis. dis-je à l'attention du rouquin. Je n'ai pas peur des conséquences.
-ASSEZ!
Sachant parfaitement que ce qu'il faisait se répercuterait sur lui, Foxy me sauta dessus, mordant ma chaire à sang. Je ne sentais rien, mon corps était trop froid.
-Tu as enfin réussit à comprendre que j'avais besoin de... soupirais-je avant de m'avachir dans la neige, allongée et le bras couvert de morsures plus ou moins profondes.

Syeri s'approcha subitement de Foxy, qui était à terre, tout comme sa maîtresse. Je n'avais rien vu passer. Tout s'est enclenché avant même que je ne parle. Stupide parole d'ailleurs. Je m'étais énervé, certes, mais aussi facilement calmée.
Foxy avait sauté sur Jennifer, comme une bête enragée. Syeri eu seulement le temps de me dire:

-Mais quel idiot ce renard! Il s'inflige des blessures à lui-même!

Puis il se dirigea vers le renard en question, et le reniflait du museau.

-Il est dans un sale état. Sa maîtresse aussi par définition.
-Depuis quand les daemons s'attaquent à leur maître?
-Depuis toujours. Nous possédons une conscience, même si nous vous sommes liés à jamais.
-Ah...
-Oui... Mais ça reste rare de devoir s'attaquer à son maître. En général, on est pas assez con pour s'en prendre à nous même, et ça signifie que le lien entre les deux êtres se retrouvent cassé pendant quelques secondes pour une cause X. Elle a dû raconter quelque chose de faux, ou de mauvais. Ce qu'elle t'a dit, elle ne le pensais pas vraiment. Sinon Foxy l'aurai approuvé sans conteste.
-Ça me rassure un peu, d'un point de vue.

Je restais sans bouger un moment, j'attendais que tout cela passe. Si je m'en allais, je m'en voudrais d'avoir laissé Jennifer sur la plage, et je n'avais pas envie de la toucher... C'est pour ça que je restais là.

"Laaaaaaa...
-Non! Non! et non! Tu recommences!
-Mais c'est déjà la sixième fois!
-Je m'en fiche, si tu veux t'arrêter, tu travailles autant que je le veux.
-Mais je ne veux pas..."

Whoa! Je ne pensais pas que ça reviendrait. Ce souvenir, ma mère. Cette connasse! Elle me faisait tellement travailler, à la fin de la semaine, je ne pouvais plus parler, malgré cela, j'ai toujours aimé la musique. Je voulais tellement leur faire plaisir, pour qu'ils s'intéressent un peu à moi, et pas à cette putain de carrière. Oui, je veux qu'on s'intéresse à moi, parce que j'ai peur d'être oubliée.
-J'en ai marre.
Foxy était épuisé, en même temps, s'amocher soi-même n'était pas une chose à faire. Jamie me regardait, moi, l'idiote, celle qui ne fait rien correctement, comme disait cette chère maman. Et parce que vous croyez que je le fais exprès?
Je me relevais, position assise oblige. Mon bras n'allait pas bien, mais demain, le sang aurait coagulé et fait place à des petites croûtes. Mon pull allait bien malgré les quelques petits trous qui y siégeaient, ça ne ce voyait pas.
-Et maintenant? Tu vas me laisser là, toute seule, comme la première fois? demandais-je à Jamie. Je sais très bien que tu n'en a que faire de moi. Dommage, moi qui croyais avoir trouvé une personne pour s'occuper de moi...
Je restais assise dans la neige, puis je basculais en arrière pour me rallonger. Je regardais le ciel, absorbée, plus rien ne comptait autour de moi. J'entendais la respiration de Foxy, semblable à un râle à cause de la douleur, ainsi que celle de Jamie et de Syeri. Bizarre. J'allais me relever, mais Jey se mit à parler.

Sa déclaration m'avait choqué. Elle se fait distante, et me dit d'un seul coup :

-Et maintenant? Tu vas me laisser là, toute seule, comme la première fois? Je sais très bien que tu n'en a que faire de moi. Dommage, moi qui croyais avoir trouvé une personne pour s'occuper de moi...

Je fixai Jennifer. Après s'être assise, elle s'était recouchée. Elle semblait faible, très faible. Je soupirai et redirigeai mon regard vers l'horizon. Puis, décidé à m'expliquer, je déclarai :

-Je ne vais pas te laisser là.
Je resterai jusqu'à ce que tu te décides à partir.
Je resterai là même s'il me faut mourir.
Si tu ne te relèves pas,
Je t'en prie appelle-moi.
Si tu as froid,
Je te ramènerai chez toi.
Mais ne me dis pas ces choses,
Qui me rendes chaque jour plus morose.
À côté de toi,
Il y a un ami,
Que tu ne vois pas,
Mais qui te sourit.

Je récitai ces paroles dont j'étais l'unique auteur, les paroles pleines de sens, inventée avec un espoir immense. Je me mis à sourire, et fermais les yeux. Pour une fois, Syeri se tut et se contenta de fermer lui aussi les yeux. Je ne savais pas si elle avait compris, et pour confirmer mes dires, je lui répondis :

-Ces paroles viennent du fond du cœur, je les ai inventées ce soir-même, au même moment où je te les ai contés. Je ne raconte pas n'importe quoi, alors s'il te plaît, ne dis pas ça.

-Ces paroles viennent du fond du cœur, je les ai inventées ce soir-même, au même moment où je te les ai contés. Je ne raconte pas n'importe quoi, alors s'il te plaît, ne dis pas ça.
Je restais sans voix, allongée sur le sol. I hoped somebody would say that to me, one day...
Jamie venait de me dire qu'il m'aimait d'amitié... Je commençais lentement à comprendre pourquoi je me réchauffais, parce que j'étais heureuse, heureuse d'avoir enfin une personne qui ne me considérait pas comme un fardeau. La neige fondait lentement autour de mon corps. Je me relevais, j'avançais d'un pas, puis je regardais Jamie dans les yeux. Ils reflétaient la sincérité d'un ami, de quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, quoi qu'il se passe. Alors je souris comme une enfant qui venait de recevoir un merveilleux cadeau à Noël, un sourire plein de bonheur et de reconnaissance, puis je murmurais:
-Tu n'auras plus à dire ça, parce que maintenant, je te vois...
Quelques larmes s'échappèrent de mes yeux émeraudes, de nouveau éclairés par un élan d'espoir et de joie.
-Merci, merci! Jamie, merci!dis-je alors.

À ses dires, je me contentai d'un sourire en coin, que je ne voulais pas trop explicite. Enfin, je reconnaissais la petite Jenn que j'avais connu à mon arrivée sur l'île. J'aurai pu dire la petite idiote de la première fois, mais elle n'était pas comme ça. Enfin, je ne la considérais plus comme ça. Elle dit franchement ce qu'elle pense, mais derrière ses paroles, il peut y avoir une tristesse profonde. Je n'aime pas me mêler des affaires des autres, mais cela me semblait nécessaire.

-Merci, merci! Jamie, merci!

Voilà qu'elle me remerciait maintenant. Quelle confiance. je n'avais prononcé que des paroles pour l'instant. Je n'avais pas agi.
Soupirant, je reportais mon regard sur Syeri. Décidément, les femmes sont faciles à rassurer. Chez nous, il faudrait des faits, et pas seulement des mots. Mais chez elles, ah! Chez elles, de simples mots suffisent. Intérieurement, je pensais à Ella.

-Détache un peu ton regard de ce vampire.
-Comment le faire? ça m'est complètement impossible.
-Il te suffit simplement de ne pas penser à elle.
-Je l'ai dit, chez nous les hommes, de simples mots ne suffisent pas, il faut des faits réels.
-Espèce d'idiot.

Je ne répondais pas à ses jérémiades. Me relevant, je tendais une main assurée à Jennifer.

-Je vais rentrer, tu devrais faire de même.

Syeri roula des yeux, et se dirigea déjà vers notre maison.

-Je vais rentrer, tu devrais faire de même.dit il en tendant sa main.
En bonne amie, je l'empoignait.
-Très bonne idée, continuais-je de sourire. J'essuyais mes larmes et regardais Foxy. Il avait l'air content de lui. Alors, à la prochaine, cher ami.
Je me retournais et pris la direction de la maison.
-Ben voilà, j'ai réussi!
-Réussi quoi?
-Je vous ai réconcilié...
-Moi, je pense que c'est la volonté de chacun de nous qui nous a fait nous réconcilier comme ça, c'est un enchevêtrement de petits évènement qui en font un grand...
-Tu penses que ça va durer?
-Cette fois ci, oui, parce que Jamie est vraiment la personne que j'aime le plus ici, et aussi parce que c'est la première personne que j'ai rencontré.
-Je suis ravi que tu ais retrouvé ton optimisme!

I hoped to change, and I changed!

Je regardais Jennifer s'éloigner. Un petit sourire naquit sur mes lèvres. Syeri me regarda d'une mine sérieuse. Gêné, je lui dis :

-Quoi?!
-Elle est mieux qu'Ella.
-La ferme, Syeri, j'aime Ella par amour, mais j'aime Jennifer par amitié. Ça n'ira pas plus loin, je peux te l'assurer. rageai-je en me dirigeant, furieux, vers la maison.

Heureusement, je savais qu'elle ne se trouvait qu'à quelques mètres de la plage, ça m'éviterai de trop marcher.

-Pourtant, elle est plus sympa qu'elle.
-N'insiste pas, sinon je te fous à la flotte.
-Tu ne perds rien pour attendre.
-Toi non plus, je te l'assure! J'ai quand même le droit de choisir ma vie amoureuse, non mais.

Je savais qu'elle n'était pas du genre à se laisser avoir par des paroles, et je redoutais le jour où elle allait parler idiotement avec Jennifer. Pour l'instant, je me contentais de soupirer, et me dirigeait à pas long et rapide jusqu'à chez nous.