Je me livre en aveugle à l'amour qui m'entraîne.[PV John]

J'ai envie de vivre.

Pour te dire que je t'aime.

Pourquoi la vie est-elle si dure?

Et pourquoi es-tu ainsi?

Qui suis-je réellement pour oser le braver? Il a mit en moi une chose que je ne peux retirer. Grâce à ça il me possède. Je suis son objet. Le petit être qui vit dans mon ventre depuis maintenant huit mois et une semaine et demi s'agite. Tout doux. On va voir Papa. Pourquoi y vais-je? Je le hais. Mais je l'aime. Un sourire ironnique peint mes lèvres. L'étrange ressemblance entre la situation réelle et la une chanson de Kyô m'amuse. Et je te hais, de tout mon corps, mais je t'adore. Je ne peux résister, il m'attire comme un aimant.

Autour de moi défile tranquillement les paysages. Je marche depuis deux ou trois heures maintenant. J'arriverais bientôt. Au loin se dessine la ville ou vivent les passeurs. Je n'y suis allé qu'une fois. Une seule. Et encore pas de mon plein gré. C'est là-bas que tout a commencé. C'est sûrement là-bas que tout va finir. Je n'ai prévenu personne. Je me livre en aveugle à l'amour qui m'entraîne. Que quelqu'un me retienne. Il le faut. Sinon tout est perdu pour moi. Mais que fais-je réellement. Pourquoi y vais-je alors? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Et je n'ais pas besoin de savoir. Un coup de pied, encore. Je passe la main sur mon gros ventre. Il a raison. Je marche depuis deux heures et je ne me suis pas arrêtée, ce n'est pas bon pour sa santé. Alors je m'arrête.

Le paysage est désert. Les montagnes ne sont pas loin. Quelques arbres au loins peuplent une petite forêt. Au loin? Non pas vraiment. Il ne sont pas si loin que ça. Une petite centaine de mètre en fait. Le vent souffle. Sa douce caresse me fait frissoner. J'aime le vent. Il est libre lui. Assise sur une petite souche morte, je caresse mon ventre rond, encore, toujours. Merde j'ai deix-sept ans, et j'ai le ballon. Mais je ne peux le nier. La chose qui bouge au fond de mon être, je l'aime. Je relève la tête. Un enfant doit naître prêt de ses deux parents. C'est tout. Je crois que c'est pour ça que j'y vais. Et je ne repartirais sans doute pas...

Que faire lorsque l'on s'ennuit, car on a déjà fait tout ce que l'on pensait pouvoir faire au moins une bonne dizaine de fois en même pas deux heures ?
En fait, cette... "Question", c'est celle que se posait John depuis au moins dix minutes maintenant.
En effet, il avait joué plusieurs morceaux à la guitare - n'ayant pas envie d'utiliser ses cordes vocales, et donc de chanter -, ravagé quelques dessins - ne sachant pas dessiner -, et avait fait et re-fait plusieurs choses du même genre pendant quelques temps encore. Finalement, commençant à se lasser de toujours faire et re-faire les mêmes choses, le jeune homme se dit qu'il pourrait peut-être sortir un peu, ce qui pourrait lui faire passer le temps.
Il se doucha donc en vitesse, s'habilla avec les premiers habits qu'il trouva (une robe noir simple), puis se maquilla légèrement, sans prendre vraiment le temps de se coiffer, puisque ses cheveux - d'ailleurs trop courts à son goût - avaient décider de former seuls quelques épis. Et, à vrai dire, il s'en fichait plutôt, puisqu'il n'était pas du genre à se coiffer et recoiffer lorsque ses cheveux étaient si courts.

Lorsque John fut entièrement prêt, suivant tout logique, il sortit donc de son immeuble pour le moins miteux de l'Est de l'île, bien qu'il lui convienne parfaitement.
Le jeune homme vagabonda donc pendant quelques temps, faisant du mieux qu'il le pouvait pour éviter de s'approcher de trop près à l'Ouest de l'île. Finalement, et à force d'errer, déambuler, John arrive dans le nord de l'île. En d'autre termes, le "territoire" des Passeurs. Lui, étant Neutre, il ne craignait rien, mais il préférait ne pas imaginait ce que deviendrait un Néanteur qui s'amuserait à "se balader" dans cette partie de l'île.

Alors que John regardait absolument partout sauf devant lui, il se sentit cogner dans quelque chose. Oh, pas fort du tout, et cogner est d'ailleurs peut-être pour ça un grand mot. Mais, en tout cas, il avait heurté quelque chose. Ou plutôt, quelqu'un. Et ce quelqu'un, c'était une jeune fille enceinte. Enceinte ? Aux yeux de John, elle paraissait plutôt jeune pour avoir un enfant, mais on était à Style Is War, il ne fallait tout de même pas l'oublier.

Se disant finalement que, peut-être, il devrait penser à s'excuser, il sembla lutter intérieurement, se demandant s'il allait parler ou non. A vrai dire, il n'aimait pas vraiment parler, mais, là, il fait une exception, ne sachant pas vraiment comment il pourrait s'excuser autrement, tout en faisant en sorte qu'elle comprenne.

Désolé.

Il l'avait dit d'un souffle. Et tellement vite et tellement peu fort, qu'il n'aurait pas été étonné qu'elle n'ait pas compris.

Il n'y a pas de vie sans mort

Il n'y a pas de mort sans vie

Est-ce la vie ou la mort qui s'agite dans mon ventre?

Est-ce ma vie ou ma mort qui s'agite dans mon ventre?

& le fil de mes pensées se perd à jamais. Je ne saurais pas si ce que je portes représente le mal ou le bien. Mais moi j'ai choisis, je l'aimerais cet enfant. La vie n'est pas aussi simple que l'on le pense. La violence, les meurtres, les raptes d'enfants, les viols... J'ai connu une certaines partie de ces choses. Trop en fait. Mais je m'en fiche. Un peu, beaucoups, à la folie. &oui je suis sûrement un peu folle. Car j'aime cette vie. J'aime l'aventure qu'elle m'apporte... Je l'aime.

& puis merde. Un vraiment pas doué de la vie me cogne. Je le regarde. Hum. C'est pas vraiment une nouvelle tête, pas vraiment non plus quelqu'un que je connais réellement. Il est habillé assez hemo et rock. Ses cheveux court sont en bataille... C'est un neutre. A mes côtés, Skaene ne grogne pas. Je lui caresse nonchalament entre les oreilles tout en passant une main sur mon ventre.

-désolé...

Mes yeux s'agrandirent. Désolé. Et c'était tout. Oh du calme Luk', il t'as juste un peu bousculé! Et il s'est excusé... Mouais... Je ne savais vraiment pas quoi dire. J'allais être méchante je le sentais, mais je n'étais pas d'humeur à me montrer courtoise et polie. Pfff. Skaene, conscient des pensées agitant mon esprit, me regarda d'un air jesaiscequetuvasfairenelefaissurtoutpas... C'est bizarre mais contrairement à la plupart des personnes, mon daemon et moi sommes comme l'eau et l'huile. Au lieu de refléter ma personnalité il la complète. Et merde je fais ce que je veux!

-Faut vraiment pas êter doué pour se cogner à quelqu'un alors qu'il n'y a personne d'autre quatre kilomère à la ronde et en plus pas beaucoup d'arbre... Vraiment pas doué du tout...

J'étaisvraiment méchante. Mais je ne voulais plus être gentille. Stop. Je suis chez les passeurs. Enfin presque. &mon ventre se met à grogner. Strify m'attend. Il m'attend... Je ne suis plus ce que j'étais. Je me relève et commence à continuer mon chemin. Une partie de moi me hurle de m'arrêter. J'espère que lui le fera. Sinon je suis perdue.

Après qu'elle m'ait répondu, bien que tout sauf amicalement, je la regardais partir. Encore une fois, je me battais intérieurement. Devais-je lui répondre ou non ? Je semblais plus penché le oui que le non. Mais en même temps, je ne voulais pas parler. Ce n'était pas de ma faute si je n'aimais pas parler. Mais en même temps, la pleine lune était pour bientôt. Très bientôt même. Et la savoir si proche faisait pratiquement toujours que je pouvais être plus agressif, susceptible... Ca faisait aussi que j'avais tendance à parler plus. Bon, tant pis, le choix était fait. Et la pleine lune qui serait bientôt y était sans aucuns doutes pour quelque chose. Je me mis donc à marcher vers la jeune fille, sans pour autant chercher à la rattraper. Lorsque je fus assez proche d'elle pour ne pas avoir à crier ou à parler trop fort pour qu'elle m'entende, je lui dis d'un ton léger:

Eh bien, il faut que croire que je ne le suis pas...

Je marquais une très légère pose, puis je repris:

Doué...

Une simple phrase

Pour m'arrêter

Me rendre ma raison

Et pourtant...

Je veux vire, ou survivre. Sans poème, sans blesser tous ceux que j'aime. Être heureuse ou malheureuse, vivre seule ou même à deux. &j'ai envie de crier: JE NE SUIS PAS UN HEROS! Faut pas croire ce que disent les journaux. &mes faut pas me collent à la peaux.
& merde. Encore & toujours merde. Bah je n'ai que ce mot à la bouche de toute façons. Ca peut vous faire quoi à vous? On s'en fou putain. Oui je suis vulgaire. Soyons vulgaire ensemble alors. J'en ai le droit, après ce qu'il m'a fait.

&le neutre me rattrape. Dans tous les sens du therme. Maintenant peut être que je ferais plus de connerie. Hum, pas sûr. & si je reviens je vais sûrement me faire engueuler par Bill. Bah c'est pas grave. Il me glisse à l'oreille qu'il n'est vraiment pas doué. Un sourire illumine mon visage. C'est comme ça que les gens aimeraient toujours me voir. Tant pis pour eux. &là je sais que j'abandonne. Je donnerais tout pour pouvoir refaire ce sourire tout les jours. Mais je le sais parfaitement, si j'y vais, je ne le ferais pas. Non pas que Strify ne pourra pas me rendre heureuse. Mais... Oh si pour ce cas là la guerre n'existait pas...

Oui car je le sais. J'aime ce passeur à la folie. & la folie me consume de la honte que j'ai d'avoir été violé, de celle d'aimé encore cet homme, mais aussi de cette forme de traîtrise qu'est le fait de vouloir ses bras. Pourquoi est-il ainsi avec moi? Ne peut-il pas montrer les sentiments qu'il a pour moi plus simplement? Il fallait que nous parlions. Mais nous ne l'avons pas fait. Devons nous alors nous en prendre qu'à nous même? Peut être. Je n'en sais rien.

-Merci pour ce sourire... Cela faisait longtemps...

Un nouveau sourire peignit instantanément mes lèvres. Mais celui ci était plus superficiel, moins spontané et réel. Il fut aussi éphémère qu'une seconde. &le temps passa un peu alors que le silence prennait place. Il n'y avait rien de gênant dans la fausse pesanteur qu'apportait cette absence de bruit. Je décidais de reprendre la parole.

-Nous nous sommes sûrement déja rencontré par le passé. Mais le passé est et restera le passé. Pour le moment ma mémoire y est encore. Elle ne veut pas me rejoindre. En fait tout ce tissus de connerie pour te dire que je ne sais plus qui tu es, si réellemen l'ais-je sû un jour...

Oui j'avais le chic pour dire des conneries. Tant mieux pour moi à vrai dire. On s'en fou je sais magle. &mon ventre bouge. Encore. Depuis quelques mois maintenant. Je ne me pose plus la question, j'ai compris depuis longtemps.Mais ç fait bizarre quand même. Oui très étrange. &par réflece plus qu'autre chose ma main carresse doucement l'arrondi formé par mon ventre.

Un sourire. Elle me sourit, et ce, d’un vrai sourire. Un sourire qui rendit son visage bien plus beau que lorsqu’elle était énervée. Un sourire qui n’avait, cela se voyait, pas le moindre côté superficiel. Ou alors, celui-ci était vraiment minime. Un sourire comme on en voit rarement, surtout ici, à Style Is War. Surtout sur cette île, où la haine règne, au grand damne de tous les pacifistes. Au grand damne de tous ceux qui n’aiment pas la guerre.
Puis, elle me remercia. Pour ce sourire qu’elle venait de faire, sourire maintenant disparut. Et elle ajouta que cela faisait longtemps. Souriait-elle si peu ? En même temps, ce n’était pas étonnant. On ne peut pas dire que la joie au continue était au rendez-vous à Style Is War. Non, loin de là même.
Puis, malgré mon envie de lui poser cette question – si elle souriait si peu –, je me retins et, alors, un silence se posa. Pas gênant, ni même tendu ou pesant. Non, loin de là. Il était presque agréable, en fait. Ce n’était pas le genre de silence commun, en fait. Mais il était presque agréable. Et je n’allais pas m’en plaindre non plus.
Elle parla une seconde fois. Mais, cette fois, elle me sortit des choses pas forcément compréhensibles sur le coup, pour m’expliquer qu’elle ne savait plus qui j’étais. En même temps, ce n’était pas étonnant, étant donné que l’on ne s’était jamais réellement parlés. En fait, on ne s’était jamais parlé tout court. On avait, dut se voir ou bien se croiser un jour – après tout, l’île est si petite -, amsi ça n’avait jamais dépassé ça.

Non, je ne pense pas que tu aies put le savoir un jour… Depuis que je suis là, tu dois être l’une des seules personnes à m’avoir entedu (et fait) parler autant. Et puis, aller spontanément vers les gens (surtout pour leur parler) n’est pas vraiment mon truc. Mais je m’appelle John Evans, et toi ?

Je me tus, attendant désormais sa réponse, alors que ma gorge commençait à me faire mal. Apparemment, elle s’iritait plus vite et facilement que je ne l’avais pensé. Non, vraiment, parler autant et si longtemps était très rare chez moi. Dire que je n’avais pas parlé spécialement longtemps… Qu’est-ce que ça donnerait si je continuais à parler ?

°Je ne suis pas un héros.
Faut pas croire ce que disent les journaux.
Je ne suis pas un héros.

°Je ne le serais sans doute jamais. Mais quelle importance au final. Je n'avais vraiment aucune envie de le devenir. Le monde aurait bien besoin de héros. Mais il n'a pas vraiment besoin de moi. Pas là, pas tout de suite, pas maintenant. Ah... Moi et mon cynisme à la con je vous jure. M'enfin. Ce n'est pas important. Le deviendra-t-il un jour? Je ne suis pas voyante... Alors je ne sais pas.

°Il me sort une longue tirade. Je souris. Il ne parle pas beaucoup d'habitude? Ca tombe bien moi non plus. Enfin je suppose que ce n'est pas la même chose. Lui ne parle vraiment pas. Moi si je fais ça je sais qu'au bout d'un moment j'exploserais. C'est impossible, surtout quand on doit délivrer des renseignements, de ne pas parler. Et puis si jamais je reste trop longtemps silencieuse je peux compter sur Lorelei pour me faire passer un examen médical complet. Bah... Faut pas lui en vouloir elle est comme ça et c'est tout.

-Luka. En entier ça donne Luka Era Steward. Mais Luka suffira amplement. Enchanté John.

°John donc. Bien. Un renseignement de plus. Je note également dans un coin de ma tête qu'il n'a pas de daemin. Skaene à mes côtés ne dit rien. S'il n'a pas de daemon serait-il un loup-garou ou un vampire? Possible. Très possible. A voir donc.

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