Deux concurents sur la ligne de départ, c'est lui qui gagne...[PV Strify][FINI]

J'étais à peine chez moi, que je me disais que j'avais vraiment une piaule de mec. Y avait de l'alcool un peu partout et bon, les coussins avaient volé un peu partout lors de ma dernière bataille de polochon avec Ella U____u
Je déconne pas ! Elle était venue me dire qu'elle avait trouvé Lorelei Roumanov mais que ça lui donnait pas la localisation de Luka. J'étais deg, j'avais bu, elle aussi, et on n'avait rien trouvé de mieux que se taper à coups de coussins xD Enfin bref x)

J'avais à peine pensé en rigolant à cette soirée, que Luka attaquait :

-Il est où?

Je clignai des yeux.

- Du calme, poupée, dis-je en m'approchant pour poser mes mains sur ses hanches, qu'elle tenait, elle, dans une position très warrior. je l'ai confié à Ella. Ella n'est apparemment pas là. Donc ils sont peut-être chez elle.

Je souris doucement.

- Arrête de t'inquiéter. Il ne court aucun risque. On n'a qu'à faire comme tous les parents qui confient leur bébé à une nourrire : attendre qu'elle le ramène le soir. SANS STRESSER.

Je lui pris la main et donnai un léger coup de hanche.

- Tu veux visiter ou tu comptes me torturer jusqu'à ce qu'ils n'arrivent ?

°J'ai pas confiance en elle
°Bah...

°Il essaie de faire que je ne m'inquiète surtout pas. N'empêche qu'elle aurait pu le laisser chez lui. Non mais oh! Elle doit pas avoir une super maison joyeuse elle. Et en plus ici il y a vraiment tout pour le satisfaire. Enfin j'espère. Strify essaye de me détendre. Ce que je fais apperement. Mais mon flair d'espionne dit que ça sent mauvais. Au pire je pourrais m'enfuir avec Eric, au mieux il me laisse repartir. Encore mieux avec mon fils. Non ça sent pas très bon. M'enfin...

°Comme un couple normal, avec une baby-sitter. Il n'y a pas de baby sitter sur Style is War. C'est impossible. D'abord parce que personne ne veut faire ce boulot et en plus il y a très peu d'enfant. Ou du moins ceux qu'il y a n'ont pas besoin de nourrice. Je souris d'un de ces sourires sans joie. Par contre visiter pourquoi pas.

-On y va alors.

°Et c'est partis pour le tour du propriétaire. C'est ce que j'avais prévu. Triste mais beau, magnifique et hautain, style très romain. Style très patricien plutôt....

Je la sens très tendue. Dommage, j'aurais bien aimé qu'on n'en arrive pas à ce point. Mais apparemment, les néanteurs ont réussi à lui tourner la tête. Elle doit me voir comme le monstre qu'ils me disent être. Elle doit me croire mégalo. C'est à peine si ça lui faisait plaisir de voir mon chez-moi... En réalité, je crois qu'elle n'en a rien à faire. Si ça se trouve, elle se dit qu'elle va prendre son bébé et se casser sans que je ne puisse rien faire contre ça. Ou alors elle va appeler son petit copain Bill. Oui parce que je doute que Tom soit d'une quelconque utilité en ce moment xD

Quand j'y pense, Ella gère x) Entre Tom et le bébé, je lui dois une fière chandelle. Qu'est-ce que je lui ai promis déjà ? De l'alcool et ? Aaah oui, une chemise pour son Jamie.

Aimedéairelaulilowl.

Quoi, toi ?

Tu te parles tout seul, maintenant ? T'as de la compagnie, pourtant.

Tu parles ! Elle a l'air de s'ennuyer comme un rat mort.

Hmm. Pas faux. Et tu vas faire comment pour la virer d'ici tout en gardant le bébé ?

Euh... le truc, c'est qu'elle est pas sensée repartir d'ici.

Ouhla, tu t'exposes à de gros ennuis, garçon.

Je sais. Mais je m'en fous.

T'inquiète, je m'occuperai de toi quand elle t'auras cassé la figure. Mais en attendant, histoire d'être un peu crédible, t'as appelé Ella au moins ?

Ah euh non. x)

Heureusement que Weiss était là ! Je lui donnai une petite caresse et adressai un discret clin d'oeil. Puis je m'éclaircis la gorge, et m'excusai d'un baiser auprès de Luka avant de quitter la pièce. Dans la cuisine, je sortis mon téléphone, et demandai à Ella de ramener ses fesses (et celles du bébé) ce soir à 21h. ça me laissait le temps d'essayer quand même de convaincre Luka softly...

°I am
°Who are you?

°I'm your nightmare. Non sans deconner. Je suis ce que je suis. Une espionne. Alors je prends des marques. Pour le détruire. Le finir. Et qu'on reparte à zéro. S'il me pardonne un jour... Sous mon masque brulant d'indifférence et d'ennui je note les moindres détails. Les scientifiques des passeurs comme des néanteurs ont réussis avec tout ce qu'on a retrouvé sur l'île à recréer des sortes d'alarmes et tout le bordel. Et je vois qu'ils se sont surpassés pour la maison, ou la villa, plutôt, de leur maître. Oui on dit un chef normalement. Mais je ne le vois pas comme ça. Il aimerait me prouver le contraire. Mais... Et Matthew alors? C'est pas pareil c'est ça? Bah...

°Hum il téléphone à Ella. Putain il lui dit de ramener son cul à la fin de la journée. Il est juste 10h. Et il veut qu'elle vienne dans 11 heures??? Ca va pas. Je me saisis du téléphone et appuie sur la touche téléphone vert. Ca ne bipe pas longtemps. Mais Ella répond avec un "Quoi encore" assez irrité genre tu me confie un gosse et tu me fais chier maintenant? Bah... J'en ai rien à foutre.

-Désolée c'est Luka, je crois que Strify n'a pas bien compris, tu ramènes ton cul dans une heure. Parce que je sais pas où tu es je te laisse de la marge. Mais dans une heure t'es là!

Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre et je lui raccroche au nez, presque satisfaite en regardant Strify avec ce petit air ne me prend pas pour une conne je vais pas rester la journée. Je lui fourre son portable et regarde dehors. Il neige un peu. C'est fréquent. Enfin... J'aime la neige, mais là elle m'embête. Skaene veut me parler

_Luka à quoi tu penses?
_A ton avis?
_C'est risqué.
_C'est mon fils...
_Mais...
_Ecoute si t'as un autre plan je prend, mais j'en ai pasd'autre.
_Ouais...

°Je regarde Strify et j'attends. Je sais pas quoi faire... Bah...

Je serrais les dents. On était à peine sortis du lit qu'elle me cassait les burnes.

Strifounet vire vulgaire...

Weiss, ce n'est pas le moment.

Oh je connais cette expression. Compte à rebouuurd, destruction imminente !

Je soufflai un coup et m'approchai de Luka. J'étais pas un mauvais gars, mais quand on m'énervait, on souffrait. Or, chez moi, la montarde a tendance à me monter au nez relativement vite, sans crier gare. Et là, Luka et sa psychose m'avaient poussé à bout. J'avais espéré qu'on arriverait à discuter entre gens civilisés, discuter de nous, de notre avenir, du bébé, mais apparemment, elle voulait "bébééééé" et rien d'autre. Je la pris par les épaules, comme tout à l'heure, mais la tendresse en moins.

- Ecoute, ou tu te calmes, ou je m'énerve. Tu ne crois quand même pas qu'à peine débarquée tu vas faire ta mégère ? Depuis quand tu écoutes aux portes ? Et depuis quand tu appelles Ella pour changer mes ordres ? Déjà, sache qu'elle ne t'écoutera pas, parce qu'elle te considère comme de la merde. Si elle ne t'a pas étripée, et le bébé avec, c'est parce que moi, j'avais de la considération pour toi. Parce que je t'aimais. Et pourquoi je t'aimais ? Parce que je croyais que tu avais des sentiments. Mais apparemment, t'es juste bonne à faire le toutou pour ces crevards de néanteurs. Alors, tu sais quoi, poupée ? Va te faire voir.

Je plissai le nez d'un air dégoûté. Elle me dégoûtait. Et j'étais écoeuré.

- Tu sais ce que je pense ? Limite, t'en as rien à faire de moi. Tu t'es dit que quand même, un enfant, ce serait pas mal, alors tu l'as gardé, parce que t'as pensé à ta famille à toi ou quoi, je n'en sais rien et j'en ai rien à faire. Mais tu t'es dit ça, t'as accouché, mais Strify ? Oublié ! Perdu ! Eliminé ! Alors tout ton petit jeu, hier soir, c'était rien, pour toi. Tout ce que tu veux, c'est ton gosse ? Tu veux Eric et te tirer, c'est ça ?

Cette fois, ma bouche se déforma en un rictus mauvais.

- Bah tu vas l'avoir -ce soir- mais ne crois pas que ça va rester sans contrepartie pour ma pomme. Parce que tu l'auras, mais ici. Et n'espère même pas te tirer avec.

Sur ces mots, je m'approchai d'elle, pris son téléphone dans sa poche, et le claquai contre le mur. Il vola en éclat.

- Pour info : y a pas de téléphone dans la maison.

°Je suis...
°Pourquoi maintenant devrais-je savoir...

°Ses mains se posèrent sur mes épaules, sans tendresse, avec un air énervé sur le visage. Oups... Mon coeur battait à cent à l'heure dans ma poitrine. Je savais qu'il savait ce que je voulais... Mais... Pour le moment je ne pouvais faire autrement. Je ne pourrais pas lui expliquer. Personne ne le sait. Il n'y a que moi. Et mon plan à la con pour que ça marche. Car je l'avoue, certaine partie seront comme des trahisons pour mon amour, pour mes amis, pour les néanteurs. Son speech ne me plait pas. Je plisse les sourcils mais j'ai qu'une envie : pleurer.

°Merde... Je souffre le martyr. mon sang fait trois fois le tours de mon corps et ne se gène pas pour me faire mal. Je me sens malmené par mon coeur. Mais ce serait trop facile d'abandonner. Je pourrais me glisser dans ses bras toutes la journée, rester à ses côtés, filer le parfait amour... Et en subir les conséquence. Oh! Je serais heureuse c'est sûr, mais à quel prix? Je me mord la lèvre. J'ai envie de hurler. Et il me parle du gosse, que je l'ai gardé... Il voulait quoi? Que je me fasse avorter? Déja qu'on a du mal à faire accoucher une femme ici, alors la faire avorter???

°Enfin... Non. Je veux Eric, je veux Strify, je veux l'amour, je veux le bonheur... Je me détourne et regarde par la fenêtre. J'ai tellement envie de pleurer que je me mord encore plus fort la lèvre et je sens mon sang affluer. La douleur me lance. Quelle importance. J'ai tellement envie de lâcher. D'abandonner. Mais je suis une warrior's! Hein Lore? Si tu savais à quel point c'est faux. Le paysage devant moi n'à vraiment pour l'instant aucune importance. Je m'en fous tellement que ça me fait encore plus mal.

°Il me hurle que je vais l'avoir Eric, malgré moi un sourire fend mes lèvres. Ca doit l'énerver encore plus et ce n'est absolument pas l'effet désiré. Il s'approche de moi, toujours la rage au coeur. J'ai presque peur. Presque. Avant que je puisse l'empêcher il prend mon portable, au passage l'un des derniers modèle que mon père à réussit à me faire parvenir, et l'écrase contre le mur. Je fronce les sourcils. C'est plus pour la valeur sentimental. Et il me hurle que y'a pas de téléphone. C'est plus la baffe mais le poing. Oui...

°Mon poing s'écrase dans sa face. Sa jolie face de blond teint. Ses jolies yeux... Faut que je stoppe je serais capable de tout pour lui... Il n'a pas eu le temps d'esquiver et recule un peu sous le choc. Un filet de sang sort de sa bouche. Je sais que ses dents n'ont pas souffert, mais la douleur, plus la rage qu'il éprouve s'additionne au poids que je porte. Mes épaules flanchent. Il va me garder ici. je me suis fait avoir comme une bleu.

-Merde! PUTAIN DE MERDE! J't'avais vu venir mais je croyais pas...

°J'écrase mon poing contre le mur, un cadre se détache et s'écrase au sol. Mes "putain" résonne dans la pièce alors que je passe ma rage sur les meubles environnant. Mais comment ais-je pu penser que...

-Oh putain! Et puis je te dispense d'en dire quoi que ce soit. J'ai penser à toi chaque jour de cette grossesse! Mais comment j'ai pu être aussi conne? Tu sais quoi je m'étais dit qu'on pourrait un peu penser à nous, au gosse, oublier cette putain d'Ella, mais surtout Strify, surtout, oublier ta putain de guerre! Et la notre aussi. Oui on se fait la guerre! Chacun pense un peu différement mais le résultat c'est qu'on s'aime. Et je ne veux pas gacher notre bonheur pour la guerre, ta guerre. J'aimerais tant que tu comprennes mon point de vue...

°Je marque une pause et m'approche de lui. J'ai craqué, encore. Devant lui. Une larme coule.

-Si tu savais combien je t'aime... T'as gagné la bataille, mais pas la guerre...

°Je m'effondre pitoyablement à ses pieds. Je ne dit plus rien. J'ai plus rien à dire. Qu'il me foute dans une chambre à barreau. Qu'il le fasse!

Je ricane. Je ricane de façon presque hystérique. J'ai envie de hurler, mais je sais que si je le faisais, je ne pourrais plus jamais me servir de mes cordes vocales après. Alors je me retiens. Et je ricane. Du sang coule de ma bouche, mais je n'y fait pas attention. J'en ai vu d'autres, et je suis tellement énervé que le sentimental ne me fait pas plus mal que ça. Par contre, Weiss grogne, montre les crocs. Si son daemon à elle s'avise de bouger, elle lui sautera à la gorge.

Que Luka soit perdue, j'aurais compris. Qu'elle soit passé par les néanteurs, passe encore. Mais qu'elle n'imagine même pas une seconde quitter le clan, pour venir avec moi, c'est ridicule, voyons ! Elle veut le beurre et l'argent du beurre ! Elle veut liquider Strify et vivre sur un nuage rose avec. Elle joue avec moi. Elle ne veut que son gosse et n'en a rien à faire de moi.

- Primo, Tu n'es une petite garce de néanteuse, poupée. susurrai-je ironiquement.

Maintenant, elle se prenait pour la piéta et gisait à mes pieds, en larme. Je lui donnai un coup de pied. Elle n'était plus enceinte après tout...

ça, c'est pour mon visage.

Puis, je déclarai froidement

- Deuzio, tu arrêtes de traîter Ella, parce qu'un jour, je vais être lassé, et je vais la laisser te déchirer la gorge. Elle ne t'a rien fait à ce que je sache, alors fous lui la paix. Parce qu'avec un comportement comme ça, je commence à me dire que je suis mieux avec elle qu'avec toi. Au moins, ELLE, ELLE EN A QUELQUE CHOSE A FOUTRE, DE MA GUEULE.

Je respirai profondément et poursuivis :

- Tu es tellement hypocrite... tu sais très bien que cette guerre ne se finira pas d'un claquement de doigt. On n'est pas au pays des Bisounours, pour info, raillai-je, en lui adressant un rictus méprisant. Et d'abord, qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? C'est pas une question de point de vue ! Tu veux que je laisse la place à ton cher Bill, et nous, on pourra tranquillement clocharder ensemble dans les marécages. Ce serait teeeellement fuuun ! gazouillai-je en imitant sa voix. Il serait temps que tu te reprennes et que tu voies la réalité en face. C'est ou ta guerre de néanteuse, ou ta famille, mais certainement pas les deux.

En quittant la pièce, j'ajoutai :

- Et tu ne m'aimes pas alors arrête de dire le contraire et va te faire voir. Si je te fais pas tuer, c'est pour le bien de mon fils, qui a besoin de toi, parce que crois moi bien, pour moi, tu n'as plus aucune valeur.

Pas besoin de la mettre au cachot, on n'est pas au IIIème siècle. Toute la maison est sécurisée, j'ai des hommes un peu partout, et toute issue est toujours verrouillée. Elle en a de la chance, question prison, c'est du quatre étoiles.


[ça va être dur de se réconcilier après tout ça xDD bonne rep :p]

°Je voulais être une femme libérée.
°Et je suis brisée.

°Je suis une femme. J'ai des sentiments. Et j'ai passé la ligne. Cette ligne qu'il ne faut pas dépasser. Celle qui ronge ton coeur et broie tes entrailles, celle qui peut t'amener au suicide. "Primo tu n'es qu'une petite garce de néanteuse poupée." Ses mots résonnent en moi comme des coups de poignards. Je n'ai plus qu'une envie. Abandonner. Mais une sorte de subconscient m'en empêche encore. Je ne peux pas, je suis trop fière. Et ma fierté à la con me rapporte un coup de pied. Je gémis.

°Ais-je l'air si stupide ou est-ce juste une impression? Je suis pitoyable. Il ne faut pas que je me mente. Par terre, me tenant le ventre parce qu'il ne c'est pas retenu à vider mes yeux de leurs larmes. Mes larmes. Plus rien ne coulent... Elles ne coulent plus. Je deviens vide. J'entend ce qu'il dit sur Ella. Qu'apparement elle, elle en a quelque chose à faire de sa tête. Mais moi aussi quesqu'il croit. Je me tuerais pour lui. Mais il ne le sait pas. Il ne le comprend pas. Et pourquoi serait-ce moi qui doit faire des efforts? Pourquoi ce n'est pas à lui de rennoncer? Et c'est moi l'hypocrite? Oui...

°Mes yeux sont vides. Je suis à ses pieds. Rien de plus, rien de moins que sa... Poupée. Poupée. Un objet. J'avais refusé de croire Lorelei quand elle m'avait dit qu'il me voulait juste comme un trophée. Est-ce bien vrai? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je crois que... Non je ne crois rien. Je m'en fous...
Je n'ais plus aucune valeur... Il s'en fous. Je porte ma main à ma bouche et essaye d'éclater en sanglot pour faire passer la douleur qui me tord le ventre. J'ai si mal. Mais je n'ai plus de larmes. Mes yeux se vident.

-Je...

°Je n'ai rien à dire. Skaene me demande si ça va aller et je ne répond pas. Ma main sur le coeur, mon visage exprimant ma souffrance je le regarde avec l'énergie du désespoire, mais je n'attend rien. J'aurais préféré être sa poupée que rien du tout. Mais je ne suis rien. Je me suis cassé la gueule.

Elle m'énervait. Elle m'éxaspérait. J'avais envie de tout claquer en l'air. Presque de la laisser se barrer. Mais Eric était une part de moi, et je ne me séparerai de lui pour rien au monde. Même pas pour une mère capricieuse. Alors je l'enfermais ici. Toutefois, quand je l'entendis commencer une phrase d'une voix brisée, mon coeur ne put s'empêcher de se serrer, et je me retournai à contre-coeur :

- Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je en soupirant.

Elle avait l'air tellement misérable, au sol... tellement vulnérable. Comme si ce que je venais de dire la touchait. Argh je ne sais pas, je ne sais plus. Que faire ? Etait-elle sincère ? Etait-elle réellement déchirée, ou n'était-ce que de la frustration ? Je me rapprochai d'elle et, une fois là, lui tendit la main. J'avais beau être au summum de l'exaspération, je ne supportais pas de la voir allongée là comme une chiffe molle.

Dire que si elle n'avait pas sa putain de fierté, on pourrait avoir une vie sympa... Même ici. Même malgré le virus. On aurait une belle maison, un fils, je m'occuperais des affaires du clan le jour, elle aurait le choix entre espionner POUR NOTRE COMPTE ou rester à la maison avec Eric, on inviterait des amis le vendredi soir, on irait nager dans la baie tous les mercredi, et le soir, on dormirait côte à côte, dans ce lit qui m'a paru trop grand pendant tous ces mois de séparations. J'avais envie d'elle. J'avais envie d'une vie avec Luka. Mais pas avec cette Luka là. Avec la fille simple et un peu perdue qui avait débarqué ici. Avec une rêveuse, courageuse, mais qui m'aimait, pas qui ne comprenait pas que si elle contribuait à me tuer, elle ne pourrait plus m'avoir après. C'était tellement illogique, son raisonnement ! ça me rendait malade. Toujours est-il que pour justifier mon geste, j'ajoutai, un peu railleur :

- Lève-toi, j'ai une personne qui s'occupe du ménage, t'as pas besoin de faire les poussières avec ton T-shirt, tu sais.

°Je suis brisée.
°Oh Strify...

°Il revient vers moi, me demandant ce qu'il y a. Je ne répond rien. Mes yeux sont vides. Je sens la douleur piétiner mes envies et écraser mon corps sous son pied. Je souffre tellement que j'ai envie d'hurler. Mais aucun son ne sors de ma bouche. Mon sang bat à mes tempes, les frappant de toute sa force. J'ai tellement envie d'éclater en sanglots que je suffique de ne pas y arriver. Il faut que je me calme...

°Mais comment pourrais-je me calmer? Il m'a dit que je n'étais rien pour lui. Il m'a dit que je n'avais aucune valeur. On m'a dit qu'il n'y a pas pire amour que d'aimer sans retour. Je connais maintenant cette souffrance. Elle me terasse. Je me lève, chancellante. Il m'a dit de le faire je le fais. Je tremble de tout mon corps. Mes yeux expriment ma souffrance. Je dois avoir l'air choquée.

°Je vacille. Mes entrailles se tordent tellement que j'ai envie de vomir. Je suis tellement sous le choc que je n'ai pas pensé à respirer. Je reprend bruyamment mon souffle. Mais je tousse. Je suffoque. Trop d'air tue l'air. Ma main toujours sur mon coeur je dois avoir l'air de souffrir le martyr. Et c'est peut être vrai. Je ne connais pas la souffrance des martyrs mais... J'ai si mal...

Sa figure dévastée par le chagrin m'ébahissait. Elle s'était mise dans un tel état pour quelques mots... Je la voyais tremblante, à quelques pas de moi, suffoquante. Pour un peu, elle allait se mettre à vomir, mais pour l'instant, c'était surtout ses larmes qui l'étranglaient. ça me faisait de la peine, mais ça me donnait aussi de l'espoir. Qu'elle soit ainsi par ma faute, ça voulait dire qu'il n'y avait pas que de la comédie dans son jeu. Qu'il y avait au moins un peu d'amour. Et c'était cette parcelle qu'il allait falloir que j'exploite.

Soupirant, je baissai la tête.

Cette fille va me tuer.

Je te le fais pas dire !

Allons, Weiss, c'est une façon de parler.

A ta place, je me méfierais quand même.

Mmmh, tu as raison.

Mais je m'approchai. Elle n'avait pas de couteau, je l'avais vue s'habiller ce matin, et je peux vous dire que je savais tout. x)

- Tu veux pas mourir en silence ? demandai-je, mais pas méchemment, cette fois.

Toutefois, comme ses pleurs redoublaient, je la pris dans mes bras.

* le temps qu'elle se calme * me promis-je.

- Allez, Luk'. j'veux pas qu'on en arrive au point de non-retour. Je veux penser qu'on a encore une chance d'y arriver. Mais c'est toi qui as toutes les cartes en main...

°I want an hug!
°Please...

°Il me prend dans ses bras. Je ne sais plus quoi penser. Et j'éclate enfin en sanglot. Ma douleur cesse un peu. J'ai moins mal quand je suis dans ses bras. Je me sens presque parfaitement bien. Mais je ne peux pas oublier. Alors je pleure. J'essaye de me vider. J'ai eu très envie de mourir un instant. Mais maintenant que je suis dans ses bras...

°J'ai les cartes en mains dit-il. Je le serre dans mes bras. J'ai si mal. Je ne sais pas quoi dire. La vie serait tellement plus facile si je voulais accepter sa guerre. Putain de merde, je suis même en train de me demander si je ne dois pas l'accepter. Mais putain de merde... J'ai envie de rester.

-Je t'aime tellement...

°Je tremble dans ses bras. Mes yeux cherchent dans les siens un peu d'amour. Car le fait qu'il soit revenu un tout petit peu vers moi ne signifie peut être rien. Si seulement il comprennais combien je sacrifie pour lui. Il se peut que Lorelei ne comprenne pas. Il se peut même qu'elle me haisse plus tard. Mais je ne peux pas faire autrement. Sinon nous ne pourrons jamais être réellement heureux ensemble. Mais je ne sais toujours pas si il le pensait vraiment ce qu'il disait.

Je soupirai quand elle me dit qu'elle m'aimait. Elle semblait tellement sincère, là, à trembler dans mes bras. Elle s'accrochait à moi comme un gamin à une bouée, et je ne pouvais m'empêcher de la porter, de la sentir contre mon coeur. Contrairement à ce que j'avais dit, elle ne m'était pas indifférente. Non. Actuellement, elle m'énervait trop pour cela. Et pourquoi ? Parce qu'elle ne comprenait pas qu'elle gâchait tout avec ses néanteurs à la noix. Si elle lâchait un peu de lest, on pourrait vivre une histoire presque normale...

Elle ne se comprend pas elle même, je suis sûr. Elle doit être paumée.

Bah achète lui une boussole.

Très drôle.

Mais laisse lui du temps !

Oui fin tu vois l'état dans lequel elle se met ? Elle est bourrée de contradictions !

Tu t'es regardé dans un miroir récemment ?

Il y a deux minutes.

... Ok. Je ne répondrai pas.

Je soupirai. Je lui relevai la tête et l'embrassai doucement.

- T'es chiante, comme fille, tu sais ? T'as de la chance de m'avoir.

Alors, je passai pris son visage entre mes mains et essuyai ses larmes avec le pouce, avec douceur. Nous restâmes longtemps là, à nous regarder, les yeux dans les yeux. Sa lèvre inférieure tremblait encore, et moi, je me sentais plus fatigué que jamais. J'en avais marre de me battre pour elle. Se battre pour SIW était une chose. Mais pour la femme que j'aimais... n'était-ce pas sensé être réciproque ?

°J'ai besoin d'un GPS
°J'ai besoin d'un point de repère.

°Il essuie mes larmes. Doucement. Le contact contre sa peau me fait frémir. Je soupire. Je ne sais quoi faire. Je suis paumée. Dans un autre monde. Je l'aime mais... Je ne peux pas me laisser aller ainsi, je dois le sauver. Il ne sait pas ce qu'il perd dans sa putain de guerre. Je me répette, je fais que ça, mais c'est tellement important pour moi...

-Oui...

°Sans doute. Je me blottis dans ses bras. Je ne suis pour le moment pas encore remise totalement du choc. Je ne sais pas encore si je vais m'en remettre à lui ou si je vais continuer ce paradoxe futile qui est censé l'aider. Mon coeur est déchiré. Je sais que vous le savez. On s'en fou alors. Mais le paradoxe n'est pas fait pour être supporter. Si je me laissais allez? Je vais me laisser aller.

-Le pensais-tu vraiment? Ce que tu as dit hier? M'aimes-tu vraiment? Ou ne suis-je maintenant que l'idiote qui pleure à tes pieds?

°J'ai besoin de le savoir avant de me laisser aller. Même si cela ne dure que deux semaines. J'ai besoin de cet amour. Je veux... Je ne suis qu'une égoïste. Mais c'est lui qui me retiens non? Alors peut être que ça ne compte pas... Je verrais plus tard. Je ne serais qu'à demi consentante.

Je soupirai et la pris dans mes bras, au sens où je la portais. Elle ne pesait pas bien lourd, et j'avais eu largement le temps de me faire les muscles, sur l'île. Je la posai sur le canapé, et m'assis sur le fauteuil de cuir crème qui lui faisait face. Le feu rougissait l'âtre de la cheminée. Il faisait bon.

- Je t'ai aimée, c'est sûr. Mais je te mentirais en te disant qu'en ce moment je t'aime comme un fou. Je ne sais pas si je peux avoir confiance en toi, Luka. Et tant que je... que l'on ne sera pas fixés sur ce point, faudra faire avec.

Je soupirais. J'avais peur qu'elle se remette à pleurer par ma faute. Nos daemons ne disaient rien mais se regardaient en chiens de faïence. Si seulement c'était aussi facile que ça, pour nous aussi.

- Je pense que tu n'as aucun repère, et que tu ne mesures pas la portée de cette guerre. Il faut être deux pour faire la guerre. Bill me la fait aussi. Tu me la fais aussi. Et ce n'est pas de ton clan de merde qu'il faut te préoccuper mais de toi ! Pour une fois, pense à ce à quoi tu veux. Pense à ton avenir. Est-ce que tu vois une famille, ou est-ce que tu vois des idéaux au milieu des flammes ? Parce que tu sais que rien n'ira bien dans cette guerre, que tu sois dans un clan ou dans l'autre. Elle se finira mal, il y aura du sang. Mais on peut améliorer ça pour nous, on peut avoir une belle vie, avec Eric, ensemble. Pourquoi tu ne veux pas voir ça, Luka ?

Ok. Gagné. J'avais mal à la tête. Je passai mes mains lentement sur mon visage et poussai un soupir qui en disait long.

Ne me fais pas confiance Strify, je ne veux que ton bonheur, celui de notre fils et le mien.

Sa phrase allait enter ma nuit. J'allais la tourner et la retourner dans tous les sens jusqu'à ce que je la comprenne. Et à mon avis, j'avais de quoi choper une belle insomnie. Je pris appui sur mes genoux et me levai.

- Non, Luka. Je ne vais pas te laisser partir. Parce que là, maintenant, tu ne pourrais que me trahir. Et figure toi que je tiens à ma peau.

J'avais dis ça d'un ton las, qui n'appelait à rien. Je voulais sortir de cette spirale infernale de haine et de désir, de ce cercle vicieux de guerre et de sexe. Je voulais revenir des années en arrière, quand j'étais jeune, beau, célèbre, et que toutes les filles étaient à mes pieds. Quand je n'étais pas sur Style Is War. Quand Bill n'était qu'une carpette sur laquelle je m'essuyais les pieds. Quand je ne connaissais pas Luka. Quand je ne me souvenais pas que j'avais un coeur.

Je me levai donc et allai jusqu'à la cuisine, sans lui dire un mot de plus. J'ouvris les placards à la recherche d'un médicament.

Do-li-pra-ne. me cria Weiss du salon.

Tout et n'importe quoi. Du moment que ça m'assomme.

Troisième placard. La boîte jaune.

Merci Weiss.

Mais quand j'ouvris le battant, distraitement, un verre dans une main, une bouteille sous le bras, je me cognai violemment.

- Putain de bordel de m...

°Je suis coincé ici.
°Même pas...

°Je ne m'en sors plus. Il me dit que non, qu'il tient à sa peau. Mais a-t-il compris que je ne veux pas le tuer? Je ne crois pas. Pour lui Luka néanteuse est synonime de mort. Bah... Je ne parviendrais pas à le raisonner. Pas aujourd'hui, pas demain, mais plus tard, peut être. Il se barre. Ailleurs. Loin. Me laissant seule.

°Skaene se rapproche de moi et frotte sa truffe humide contre ma joue. Je le prend dans mes bras et hume son poils chaud. Je pleure. Je ne sais plus quoi faire. Au vu du ton de sa voix, j'ai l'impression que Strify ne m'aime plus. L'étaux sur mon coeur se ressère. Je suis assise au milieu de son salon, à pleurer dans les bras de mon daemon quand j'entend un juron. Je me lève, Skaene sur les talons pour le voir.

°Il s'était cogner. Une bouteille dans les bras et une boite de doliprane dans la main, il me regarde. Ce regard qui pour le moment ne montre que de l'anymosité me blesse. Je retourne dans le salon et m'assoie sur le canapé, mes genoux dans mes bras. Il revient. Je murmure d'un ton neutre, alors que j'ai envie de hurler ma souffrance:

-C'est pas bon l'alcool avec les médicaments...

°Je me tais. Peut être va-t-il mal le prendre.

Et voilà qu'elle jouait la gentille maman. Après un conseil, comment voulez-vous vous facher ? Je me contente de me verser une sérieuse rasade de whisky, enfourne deux comprimés et avale cul sec. ça faisait un bail que je ne me faisais plus de souci pour ma santé. J'en avais déjà trop à me faire pour sauver ma peau physiquement, alors si je mourrais à cause de la chimie... ma foi, ce serait banal, comme mort.

- C'est gentil de me prévenir, mais je crois que je le sais.

Je soupirai en reposant le matos et appuyai la tête sur le dos du canapé. Je fis un signe de la main à Luka, l'air de dire "je vais bien, ne t'en fais pas". Stupide film, soit dit en passant. A vous faire chialer un tôlard.

- ça peut pas être pire que maintenant de toute façon.

Je vais me coucher. Tu viens ?

Ouaf.

Très drôle.

Après cet intermède très divertissant, je me ressaisis et me levai. Pour la dernière fois aujourd'hui. Il me fallait du repos pour tâcher de digérer les récents évènements, et si je restais là, le mélange qui se faisait actuellement dans mon cerveau n'allait qu'empirer.

- Bon, Luka, j'y vais. La salle de bain est au premier à gauche, la télé, dans le meuble derrière toi, la chambre d'amis au premier à droite, et moi je suis au second.

J'ajoutai un très formel "Bonne nuit" et me levai, caressant au passage les deux daemons, par reflexe. Je contournai le salon, jetai papiers et monnaies sur la petite table à l'entrée de la pièce, et montai la première marche de l'escalier.

°Je m'inquiète juste.
°Et je me tais.

°Il s'en va après avoir avalé ses comprimés. J'ai envie de chialé. La chambre est au premier qu'il me dit, et la sienne au second. Après une rapide caresse aux deux daemons (Skaene ne grogne même pas), il s'en va, Weiss sur les talons. Et je reste seule. Mes pieds sur le canapé, mes mains autour, j'écoute ma respiration. Ce n'est plus qu'un long sifflement.

°J'ai encore si mal. Mon coeur bat au rythme de ma souffrance mais je commence à m'en foutre totalement. Style is war me détruit. J'ai des amis que j'aime, un homme que j'aime, un enfant que j'aime. Mais je me sens mal. En fait je comprend pourquoi. Je comprend ma souffrance. Et je crois que c'est pire encore. Je ne sais pas combien de minutes, combien d'heures je passe là. Mais je sais que je n'y fait pas attention.

°J'entend du bruit. Peut être Ella qui est rentré avec le gosse et l'a couché dans sa chambre. Je ne bouge même pas. Pourtant j'aimerais. Mais non. Je n'ai plus envie de bouger, plus envie de manger. Je respire et c'est tout. Inspiration, expiration. Ca appaise ma douleur. Les bruits partent. Je n'ai toujours pas bougé. Mes yeux fixe le mur de devant. Sans vraiment le regarder pour autant.

°Le matin se lève et je n'ai pas dormi, je n'ai pas bougé. J'attend. Je ne sais pas ce que j'attend mais je reste là. Le temps passe encore et encore. Le soleil est complètement levé à présent. Il brille d'un éclat sans pareille, c'est beau. La beauté du soleil me pousse à le regarder par la fenêtre. Mais je reste là, sur son canapé, les jambes entre les bras.

Après une bonne nuit de sommeil (oui allez savoir pourquoi, mais je n'avais pas repensé à nos mots), je descendis tranquillement me faire du café, magazine à la main. Dans l'entrée, là où un rai de soleil réchauffait le sol carrelé, je posai le GQ et m'étirai avec langueur. J'étais en caleçon mais j'avais chaud. Ma maison était certainement la mieux équipée de l'île... Quand, arrivé au salon, je sentis la présence de quelqu'un, je sursautai, avant de me rappeler que Luka avait dormi ici.

- Oh mon Dieu, Luka, allume la lumière quand tu viens dans le salon ! J'ai failli paniquer. Si je t'avais tiré une balle, on serait bien avancés...

J'appuyai, moi, sur le commutateur, et le jour se fit dans la pièce. La nuit, les volets étaient tirés. Alors certes, le fait qu'ils s'entrouvrent déjà à six heures du matin permettait de voir la météo, mais ça ne faisait pas moins des hommes des ombres. D'où ma surprise de tout à l'heure. Je m'approchai de Luka, et fronçai les sourcils.

- T'es pas restée là toute la nuit, quand même, poulette ?

Comme elle ne répondait pas, je levai les yeux au ciel, maugréant quelque chose du genre "enfant terrible !" et je passai à la cuisine, histoire de faire un bon petit déjeuner. Pour deux.

Waouh, y a de la galanterie dans l'air !

Hey, ça va, je ne suis pas un monstre ! C'est pas parce que je l'empêche de retourner voir ses néanteurs à la con que je vais la torturer ! Elle sera bien traîtée ici...

Et puis c'est pour son bien :clown

Exactement. Alors enlève ce sarcasme dans ta voix.

Oui, chef.

Je levai les yeux au ciel, mais intérieurement, je riais. Je m'entendais à la perfection avec Weiss et sa présence m'était toujours d'un grand soutien. Dans le bien comme dans le mal. Dans le bonheur comme dans la maladie. Je lui lançai un gros steak de cerf qu'il attrapa au vol.

- Et partage avec Skaene ! ordonnai-je.

°Hey!
°Just nothing.

°Il s'est levé, m'a dit quelque chose. Mais je suis loin. Je me demande ce que fou Ella, si vraiment hier c'est elle que j'ai entendu. Je me demande comment va Eric. Et je pense à Strify. Mais je suis dans un autre monde. Mes doigts se replis doucement sur mes doigts de pieds. J'ai froid. Mais c'est une fraîcheur intérieur. Monter le chauffage ne servira à rien. Skaene vient se blottir contre moi. Je n'ai pas bougé. Il ne sait plus quoi faire.

_Luka réveille toi!
_Je suis réveillé!
_Mais bouge-toi un peu.
_Skaene...
_Allez remue toi ma vieille. T'as pas survécu à tout ça pour finir comme une poupée sans paroles. Certes tu es dans une très mauvaise passe mais ressaisis-toi! Ecoute peut être c'est de la trahison, mais oublie un peu les néanteurs pour le moment, et rend toi un peu heureuse. T'as oublié? Demain n'est pas aujourd'hui alors quelle importance? Hein? Allez Luk'!

°Je ne répond rien. Weiss s'approche de Skaene avec un bout e viande. j'hoche doucement la tête. Je bouge pour la première fois depuis un bon paquet d'heures. Je me lève. Mes muscles ankylosés crient grace mais je me lève. Et je marche.Je vais vers la cuisine et m'assois à la table comme si c'était normal. Je passe la main dans les cheveux et j'attend. Il prépare le petit déjeuné, s'il ne le fait pas aussi pour moi je le ferais. Mais pour le moment je le regarde sans rien dire. Jusqu'à ce que l'envie de répondre à sa question se pointe.

-Oui je suis restée là-bas toute la nuit.

J'ai un pâle sourire. On verra demain. Sois heureuse m'a dit Skaene. Positivons. Peut être arriverais-je à le comprendre si je reste un peu. Car je ne peux rester indéfiniment, les nénateurs me feront rechercher. Oublie demain, oublie les néanteurs... Skaene... Merci.

°Après avoir été cherché Eric et l'avoir déposé dans sa chambre j'étais monté dans la mienne. Pauvre petit esclave. J'avais mal partout parce qu'il m'avait fallu courir à l'allé et porter le bébé au retour. Mais c'était l'enfant de Luka, alors je ne rallais pas. Luka... Le soir était bien avancé quand mes yeux se sont enfin posé sur mon lit. J'avais envie d'écrire une histoire. C'est probablement débile. Mais j'en avais envie. Une histoire heureuse, sans fin. Non n'écrit jamais la fin.

°Je me suis endormis et j'ai plongé dans ce profond sommeil sans rêve. J'aimerais rêvé comme un enfant normal. Mais je n'y arrive plus. Soit je n'en ai aucun souvenir, soit c'était un cauchemard. Le soleil avait pointé le bout de son nez et je m'étais levé. Habillage rapide. Je descend maintenant les escaliers. Sous mon poids plume ils ne grincent pas. Le bébé dors toujours. Il est à peine sept heures du matin. Mais je dois faire le petit déjeuné. C'est ce que je fais d'habitude.

°Quelle ne fut pas ma surprise quand j'entrais dans la cuisine et que je vis Strify faire le petit déjeuné. Et il y avait Luka. Oubliant que Strify était dans la même pièce je me précipitais vers ma soeur et l'embrassait. Elle me serra dans ses bras avec un grand sourire.

-Luka! Tu m'as manqué!

Je souris. Mais pas longtemps. Je venais de me rappeler que nous étions pas seul. A côté de moi Nala mon daemon trembla. Elle n'aimait pas Strify. Moi non plus. Mais elle en avait une peur maladive. Je passais ma main sur sa petite tête d'écureuil et me reculais.

-Désolé... Je ne me suis pas levé assez tôt pour faire le petit déjeuné.

Quand Matthew avait fait son apparition dans la cuisine, j'avais senti le sang faire le tour de mon visage. Luka allait me trucider.

2-0, Strify looses !

HEIN ? Tu l'as eu où ton 2 ? Dans une pochette surprise ?

C'est le kidnapping en général, qui te vaut un point supplémentaire. Dans les dents bien entendu.

Putain et le petit déjeuner ? C'est pour les chiens ?

Hmm... 2-O,5, Strify still looses !

Je levai les yeux au ciel et toisai Matthew.

- Comme tu vois, je sais aussi le faire.

Je lui tendis un papier que j'avais écrit hier. Une liste de chose à faire, comme récupérer au point rouge la chemise violette pour Ella, (l'ONU nous livrait tous les dimanches), lui porter une nouvelle pièce pour le dossier 114b, chez Jamie apparemment, me trouver du bois pour la cheminée, regarder s'il y avait de la viande quelque part, et préparer la chambre du bébé. Quand mon esclave personnel eut pris la liste, j'ajoutai :

- Tu as bien couché le bébé hier ? Si tu emmenais Luka le voir ?

Je me tournai vers elle et sourit, un peu hypocritement :

- Tadam. On va pouvoir jouer au papa et à la maman toute la sainte journée. Super, hmm ?

Et sur ce, je leur adressai un signe de la main.

- Et le papa va travailler... Ciao bambini !

Je quittai la pièce et montai à l'étage, travailler à mon bureau. J'avais pas mal de trucs à régler, que j'avais mis de côté pendant toute la période pré-syn-post accouchement, et il fallait que je rattrape mon retard. Heureusement, Ella et Jennifer m'avaient bien mâché le travail, je ne devrais pas en avoir pour trop longtemps. Il allait falloir surveiller les néanteurs aussi. Je textotai Ella,
"co/Ellaaaaa need ur help. spy the blues, she's at home."
ce à quoi elle répondit immédiatement.
"je suis déjà sur le coup, mon coco don't stress. Jamie & Jenn kiss u (a) xoxo"